Par Guilaume Lagrée – BSCNEWS.FR / Longtemps après un concert mémorable de ce quatuor paritaire, voici qu’enfin j’en chronique l’album. Je prie mes lectrice impatientes et mes lecteurs pressés de bien vouloir m’en pardonner. S’ils ne s’en étaient pas déjà aperçus, cet album est une belle romance.
D’abord, si Edouard Ferlet en est le maître d’oeuvre au nombre des compositions, chacun y a sa place tant l’esprit de cette musique est démocratique. D’ailleurs, s’il est le seul à ne pas user de sa voix, son jeu de piano y pourvoit.
Ensuite, si l’ambiance générale est claire obscure, comme la pochette de l’album, cela n’empêche nullement la vigueur, la couleur d’y avoir leur place comme sur » Interchange » (7e morceau).
De plus, il n’y a que des compositions originales dans les deux sens du terme. En outre, il y a de l’esprit dans le jeu et les titres. » Il n’y a plus d’apprêt » (à Saint Germain des Prés aurait ajouté Guy Béart). « Valentine’s Day « , clin d’oeil à » My Funny Valentine « .
Enfin, tout cet album est un enchantement, un rêve éveillé, un merveilleux dialogue masculin/féminin dont j’extrairai une pure pépite: » Julien » d’Airelle Besson (8e morceau). Je ne connais pas ce Julien là. Je suppose qu’il est le compagnon de la Citoyenne Airelle Besson. Je souhaite qu’il soit à la hauteur de tant d’amour, de beauté, de tendresse. Qu’une femme de qualité compose pour vous une oeuvre aussi belle, cela engage. Il faut le mériter nuit et jour.
Quant à nous, aimables auditrices, charmants auditeurs, puissions nous engager avec » le camp opposé » (Frank Zappa) un dialogue aussi riche et fructueux que celui qui a produit cette musique. Elle nous y invite. Suivons la.
Edouard Ferlet: piano, composition
Airelle Besson: trompette, voix, composition
Alexandra Grimal: saxophones, voix, composition
Fabrice Moreau: batterie, voix, composition
» Filigrane »
Melisse. 2009.
Photo Juan Carlos Hernandez ©