Polina: Une métaphore en développés de la création

par
Partagez l'article !

Par Julie CadilhacPUTSCH.MEDIA/ Voilà une bande dessinée talentueuse! Un hymne à la danse et à la vie, un ballet d’émotions qui touche tellement le lecteur qu’il lui prend l’envie de souscrire à un abonnement annuel pour la saison-danse de sa ville de référence! Le portrait également d’un être courageux et volontaire qui vous redonne de la combattivité et de l’espoir pour affronter les obstacles de votre quotidien et vous lancer dans des entreprises téméraires qui vous tétanisaient jusqu’alors. Le trait de Bastien Vivès exprime avec une justesse indicible toute la grâce et fragilité de l’héroïne principale, Polina, et on est happé par un scénario accrocheur qui suit une narration chronologique en maniant l’ellipse avec beaucoup d’habileté. Pas un faux pas dans cette bande-dessinée au graphisme singulier tout en nuances de gris et de noir: chaque vignette silencieuse ou bullée « parle » et il semble que les planches vont prendre vie tellement les attitudes sont travaillées, les expressions soignées. On vit au rythme des répétitions de Polina, de ses balbutiements amoureux, de ses déceptions, on grandit avec elle et c’est là que repose le talent de Bastien Vivès. Cette histoire a la simplicité d’une respiration, elle s’imprime dans notre pouls et nous entraîne dans une aventure humaine désarmante de sincérité.  » La souplesse et la grâce ne s’apprennent pas. C’est un don » énonce le professeur Bojinski à la toute jeune ballerine qui espère réussir à entrer à l’académie de danse. Plus tard, à une adolescente, il expliquera que  » les gens ne voient pas ce qu’on ne leur montre pas ». Assurément il est des êtres dont les paroles et les actes vous poursuivent toute votre vie. Polina ,au cours de son apprentissage du métier de danseuse classique puis contemporaine, réalisera ,derrière les remontrances indigestes et bourrues de son maître de ballet, la sagesse de ses propos. Cependant Bastien Vivès est un créateur de génie car il affranchit ensuite Polina des principes qu’on lui a savamment inculqués. Il libère son héroïne ,à la fin du récit, en lui offrant son propre mode d’expression: la danse-théâtre et elle peut dire enfin  » Et aujourd’hui je sais pourquoi je danse ». Bastien Vivès confie qu’il n’a pas voulu faire un livre sur la danse. Polina porte sur la création et tout le chemin que l’on a à parcourir pour progresser. Ce roman graphique montre au travers de l’expérience de la danseuse étoile qu’il faut , si l’on veut réussir, passer des palliers, se remettre en question, souffrir un peu aussi, avoir des initiatives, bref oser… Une leçon de vie et de création qui mérite des applaudissements enthousiastes et une offrande de fleurs coupées sur la scène du roman graphique… Titre: Polina Auteur: Bastien Vivès Edition: KSTR 216 pages Prix: 18 euros En librairie le 9 mars 2011

A lire aussi : Colo Bray-Dunes : une odyssée troublante en compagnie de la différence Une lecture idéale pour réchauffer l’humeur Pantin ou Être humain: les réflexions existentielles de Yôzô Ôba Polina: Une métaphore en développés de la création

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à