La folie des grandeurs au pays des géants
Par bscnews.fr/« Un grand livre » a dit le Monde et on ne peut qu’acquiescer.
Les derniers géants nous emporte dans un récit passionnant conçu comme le carnet de bord d’un intrépide et curieux explorateur londonien, Archibald Leopold Ruthmore.
Nous sommes en 1849 et ce gentleman achète à un vieux matelot un « énorme dent couverte de gravures étranges » : ce loup des mers prétend qu’elle est une « dent de géant ». S’ensuit une expédition exaltante où les amoureux de la navigation à l’ancienne, des promenades sauvages au coeur des torrents et des indigènes aux moeurs sanguinaires seront comblés!
Dans la veine d’Arthur Conan Doyle et de son monde perdu dans lequel le professeur Challenger, zoologiste repartait pour une expédition en Amérique du Sud en compagnie d’Edward Malone pour retrouver, sur un plateau amazonien, un monde peuplé d’une faune remontant aux premiers âges jurassiques, Les derniers géants récupère cette nostalgie pour la genèse du monde, exploitent le thème -tant apprécié des amateurs de récits d’aventure!- des légendes ancestrales.
Les derniers géants existent, figurez-vous! Ils ont une voix divine et une peau tatouée qui frissonne au rythme des changements de saisons et des étoiles. Mais peut-être sont-ils trop précieux et trop purs pour mériter d’être découvert par des hommes? par un homme qui – sans le vouloir- aura envie de se couvrir de gloire au nom ( confortable) de la découverte scientifique?
Les derniers géants est non seulement un récit prenant et bien mené mais on y saluera l’écriture fine et fluide, constellée d’images poétiques de François Place.
Ce serait idiot de passer à côté d’un album de cette taille, non?
« D’où venaient ces gravures qui couraient de la plante de leurs pieds jusqu’au sommet de leurs crânes? J’avais repéré, parmi les figures décorant le large dos d’Antala, le plus grand d’entre eux, neuf silhouettes humaines que j’interprétai comme une représentation de leur peuple. Et voici qu’un dixième personnage se mit à apparaître au milieu d’elles, d’abord imprécis, puis de mieux en mieux discernable: plus petit que les autres, il portait un haut-de-forme. » ( François Place)
Par Julie Cadilhac
Titre: Les derniers géants
Auteur/illustrateur: François Place
Editions: Casterman
Prix:16,95 euros