Serge « Abad » Boumsong est un jeune créateur, qui a publié un recueil de poésie « Le Livre du Néant». Passionné, engagé, poétique, ambitieux, il est au four et au moulin de la création. Il est l’un des leaders culturels d’une génération que l’on dit désabuséE, celle des jeunes trentenaires. Ne vous laissez pas bercer par son nom de famille ! Car tout aussi bien que son frère, joueur de football connu, il maîtrise très bien le dribble culturel et il apparaît déjà comme un solide défenseur de la littérature.
La poésie est le langage de l’âme ; je suis arrivé à un stade où celle-ci avait envie de communiquer et de s’exprimer ; de ce fait le langage approprié, celui qui m’est apparu instinctivement comme le moyen de locomotion de ce message était l’écriture.
Quand cette passion pour l’écriture s’est déclenchée en vous ?
Très tôt, je lisais déjà plus ou moins correctement dès l’âge de 4 ans ; A dix ans je commençais à griffonner ; mais c’est bien plus tard que j’ai rencontré la poésie en seconde, je devais avoir quinze ans. Mais j’en faisais déjà sans savoir ce que c’était.
Dans votre ouvrage » Le livre du néant », il est question d’humanisme et d’un monde urbain en mouvement ? Qu’est ce qui vous tient à cœur dans ces deux thèmes ?
Je suis né au Cameroun et j’y ai passé une bonne partie de ma jeunesse car je suis arrivé en France à l’âge de 16 ans ; mais je suis devenu un homme en France, et en grande partie au sein d’un environnement urbain. Il est bien difficile d’évoluer dans un tel milieu sans en être affecté, sans être bousculé. Le monde urbain m’a beaucoup fasciné par sa dichotomie, sa lutte incessante entre l’ombre et la lumière, entre la chute et l’élévation. Il est le reflet le plus criard de nos propres tourments, de notre bataille intérieure. « Le livre du néant « parle donc de mon combat contre moi-même, de celui du monde urbain, de celui de l’humanité tout en essayant de faire ressortir une valeur qui peut transcender toutes ces luttes : L’Amour sous le prisme de l’humanisme.
Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Je n’ai pas écrit ce livre, il s’est construit tout seul en moi. Il est le fruit d’une éructation,d’un accouchement ; je pourrais même dire que « le livre du néant » est parfois plus mon auteur que je ne suis le sien.
Quels sont les messages que vous souhaitez diffuser à travers vos textes ?
En tant qu’artiste, je me considère comme le vecteur d’un certain message que je me dois d’essayer de transmettre aux hommes ; je ne suis même pas maître de ce message, je n’ai fait que le capter pour le révéler à tous. Chacun y trouvera je l’espère quelque chose susceptible d’améliorer son champ de vision. Pour ma part, j’espère à travers mes textes élargir la conscience des hommes et les révéler à eux-mêmes. Je veux tenter de remettre l’humanisme au centre de nos idéaux et de nos préoccupations. Parce que l’humanisme ne rapproche pas seulement l’homme de l’homme mais de l’univers tout entier.
Vous avez crée un collectif « Ensemble pour un autre regard ». Quelle est la portée de cette association de comédiens et de votre poésie ?
Nous essayons juste de véhiculer un message positif et de pointer du doigts nos propres errements sans s’exempter nous-mêmes à travers un langage qui reflète notre propre vérité :la poésie . EPUAR essaye de rassembler au moment où beaucoup essaient de nous diviser ; cependant on tente de le faire à travers l’art la poésie avec moi et le septième art avec mon cousin Sébastien Onomo
Quel a été l’accueil de ces comédiens lorsque vous les avez sollicités ?
Le artistes sont généralement favorables à de tels projets où l’art ouvre les barrières, surtout quand il s’agit d’un art aussi particulier que la poésie ; je remercie dont ceux qui ont pu et voulu y participer ; quant à ceux qui ne l’ont pu d’autres projets leur donneront sûrement l’occasion d’aider à leur tour.
Quels sont vos projets à l’avenir Abad ?
Faire tourner ma troupe de théâtre « la force du verbe » qui interprète des textes du « livre du néant » et mis en scène par Ydire Saîdi ; nous espérons faire des représentations autour de la rentrée prochaine et si possible faire une tournée ; d’autre part, je prépare un album musical avec des textes de mon livre et d’autres inédits ; le projet est encore embryonnaire mais d’ici la fin de l’année je pourrais en dire plus.
Je prépare aussi un livre, un recueil de nouvelles dont je finirais le manuscrit bientôt
Vos auteurs préférés Abad?
En poésie sans nul doute Victor Hugo même si je respecte Césaire, Dante et Milton ; j’ai un faible pour Hugo. Sinon j’aime aussi d’autres auteurs de genres différents ; Asimov Dick, Anne Rice, Bernard Werber, Sembene Ousmane,etc….
Votre livre de chevet ?
« Les contemplations » de Victor Hugo ; un chef d’œuvre, j’espère l’approcher un jour.