Dreisam - Nora Kamm zaza desiderio

Dreisam : un jazz ouvert sur le monde

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Le trio Dreisam revendique un jazz ouvert sur le monde. A cela, on ne peut rien opposer tant cela transpire dans chaque morceaux de cette jeune et talentueuse formation.

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Nora Kamm (saxophones) est allemande, Camille Thouvenot (piano) est français et Zaza Désirio (batterie), quant à lui, est brésilien. Leur(s) points(s) commun(s) : ils se sont rencontrés à Lyon et sont tous les trois musiciens. Tout le reste donne Dreisam. Et c’est ébouriffant autant que dépaysant ! Coup de coeur de la rédaction ! ( > Lire la critique de l’album parue en janvier 2015 ici )

Une première question : pouvez-vous nous éclairer sur la mention « Un jazz sans frontière » accolée au nom de votre groupe ?
Nous avons choisi cette phrase pour deux raisons assez simples, nous sommes déjà tous de nationalités différentes, mais c’est aussi bien en référence à la musique que nous jouons. C’est un jazz aux multiples influences. Un jazz ouvert sur le monde..

Pouvez-vous nous présenter votre trio ?
Dreisam est un trio acoustique (saxophones/flûtes, Batterie/ percussions, Piano) une certaine originalité se dégage du fait de cette formation originale.
Cela fait maintenant presque 4 ans que nous travaillons ensemble, avec une centaine de concerts ainsi qu’un enregistrement live et notre premier «vrai» disque «Source» sorti en automne et enregistré chez Gérard DeHaro aux studios «la buissonne».

Est-il exact de dire que les fondations de Dreisam reposent sur le métissage ?
C’est difficile à dire. À la base, nous ne nous sommes pas dit «on va monter ce groupe avec nos trois cultures différentes et ça va faire quelques chose de super… ». Nous sommes des amis et les choses se sont faites assez naturellement et rapidement. C’est peu être plus tard que nous avons «profité» de ce métissage, en insufflant dans nos compositions des éléments bien particuliers (je pense surtout à la musique brésilienne)

Comment avez-vous malaxé ou/et mélangé vos influences musicales respectives pour insuffler cette force à votre trio ?
Cela c’est fait assez rapidement et spontanément. Le travail d’arrangement commun des morceau est la force de ce projet, et c’est à ce moment-là que le mélange se fait vraiment. Chaque membre peut amener une idée (souvent assez simple) mais le développement se fait toujours en commun. À chaque composition est attribuée un compositeur mais on pourrait presque dire que les morceaux du disques sont de «Dreisam»


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Quel est le(s) point(s) commun(s) musicaux ou/et humains qui vous uni(ssen)t ?
Le lien le plus fort qui nous lie tous les trois est sans conteste le Jazz bien sûr. Le jazz au sens large car nous sommes très ouverts et curieux de ce qui ce fait dans ce vaste univers..Nous sommes bien sûr portés vers d’autres musiques.

Pas de basse dans Dreisam, comment avez-vous trouvé le souffle nécessaire pour animer ce trio ?
Les premiers concerts se sont fait sans basse car nous n’avons simplement pas eu de temps de «trouver» un bassiste. Au début, Dreisam a commencé en duo (Nora et Camille) puis Zaza nous a rejoint très vite, l’idée était d’avoir aussi un bassiste. Puis il y a eu les premiers concerts en Allemagne ainsi que l’enregistrement de la première maquette. Un son s’est dégagé de cette absence qui nous a plus. Le rôle de chacun était aussi modifié par l’absence de la basse. Mais cela est devenu finalement une singulairté de Dreisam.

Votre album repose sur une formidable harmonie et une irrésistible frénésie musicale magnifiquement amenée par chacun d’entre vous. D’où vous vient cette incroyable harmonie ?
Merci ! C’est difficile à dire, mais je pense que cela provient de la musique qui nous entoure des gens qu’on aime écouter, des gens qu’on aime tout court aussi peut-être, de nos vies respectives, et bien entendu de l’envie de jouer ensemble…

Camille Thouvenot : On vous compare souvent à Bojan Z. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je sais pas si c’est si «souvent» …mais c’est vrai qu’on m’a dit cela .. J’avoue que ç a me fait très plaisir, j’adore Bojan Z, je l’ai écouté bien sûr. Mais c’est un peu paradoxal car le morceaux du disque qui est inspiré du folklore de l’est «Allein in Belgrad» est une composition de Nora. Je pense que c’est ce morceau qui évoque le plus Bojan dans notre disque. Quoi qu’il en soit Bojan est un musicien exceptionnel et un rythmicien hors pair. Donc j’en suis flatté.

Zaza Desiderio : De nombreux confrères louent votre jeu tout en délicatesse et en pulsion. D’où cela vous vient-il ?
Ça vient sûrement des diverses expériences vécues dans la musique en général dans ces 18 ans de métier. J’ai peut-être un jeu personnel assez particulier, mais je dirai plutôt que dans ce projet, c’est surtout la musique qu’on fait qui m’emmène à exploiter certaines choses.Sans doute le jeu de mes amis influe sur mon jeu aussi. La façon avec laquelle j’entends les compositions et leurs façon d’être interprétées me place par rapport à cette énergie et cet esprit.

Nora Kamm : Votre jeu au saxophone a une place déterminante dans Dreisam. Comment abordez-vous ce rôle au sein du trio ?
Je pense que chacun de nous a un rôle déterminant dans ce trio. C’est justement l’originalité de Dreisam. Le travail et l’investissement dans ce projet sont égaux des trois côtés. Cela concerne la composition et l’arrangement de notre musique, mais aussi le jeu sur scène et pendant les enregistrements. Deisam veut vraiment dire «à trois» dans ce sens. Je suis contente qu’on arrive à mener ce projet ensemble. C’est assez rare et cela nécessite une certaine connivence entre les musiciens.

Dreisam
Nora Kamm (Saxophones), Camille Thouvenot (piano) Zaza Desiderio (Batterie)
Socadisc

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