Mémoire Fauve : « Un monde d’ « Echecs » dont les fous constituent les pièces majeures »

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Par Félix Brun – bscnews.fr/ La prénommée Antigone nous entraîne dans son club de sport, le Hell’s Club, où, au milieu d’une faune de nuisibles et de sbires hostiles, elle va mener la « mission » dont elle est investie mais dont on ignore la teneur. Avec acharnement et obsession, elle réduit son poids jusqu’à l’épuisement.

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La rencontre avec le « nouveau » au regard « galactique », devient une histoire d’amour incohérente et confuse, qui vire au désordre mental….jusqu’à l’ « accident ». Fin de la période fauve. Nous retrouvons Anne dans un hôpital psychiatrique totalement amnésique : elle a perdu sa mémoire, son nom, son enfance. Son médecin psychiatre l’invite à noter dans un cahier tout ce dont elle se souvient de son histoire personnelle : c’est la période blanche où Anne sort de cette léthargie. Poursuit-elle « sa mission » dans ce « Pavillon des dingues », surfant sur la paranoïa et la manipulation, dans ce jeu d’échecs où elle devient la dame noire à la recherche de la dame blanche ?
Ce roman est surprenant et perturbant surtout dans la première « Période Fauve » : Philippe Will dénonce une société établie sur la paranoïa collective, devenue code de vie. Il accuse les médias de l’exploitation de cette paranoïa, en particulier dans les émissions de télé-réalité : « Pour la raison que personne ne veut entendre parler d’une société de malades mentaux dirigée par d’autres malades mentaux où la réussite est moins affaire de compétence que de degré de paranoïa. » Avec un vocabulaire et des métaphores déroutantes, l’auteur égratigne, sans complaisance, l’influence médiatique qui engendre des « dealers d’opinion dans une agence de subversion », la politique et le pouvoir : « Et si le 14 juillet, en pleine allocution présidentielle, vingt millions d’électeurs éteignaient simultanément leurs téléviseurs ? Et si par des actions similaires, d’une simple pression du doigt nous décidions de faire pression sur l’avenir ? Et si la télécommande devenait l’instrument ultime de la démocratie directe ? » Ce livre atypique et inquiétant immerge le lecteur dans les sinuosités et les limites du cerveau, le brouillage de la mémoire et sa reconstruction. Anne est-elle l’Antigone des temps modernes quand elle déclare : « je surfe sur les pentes paralogiques de la paranoïa. Je ne prends que les pistes noires. » ?

Mémoire Fauve
Auteur : Philippe Will
Edition : Alma Editeur

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