Roberto Casati - le colonialisme numérique

Roberto Casati : un anti-colonialiste numérique

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Par Nicolas Vidal – Le titre de l’ouvrage de Roberto Casati est à lui seul une invitation au débat et à la réflexion sur un sujet aujourd’hui qui divise, qui enthousiasme et qui monopolise une grande partie de notre quotidien : le numérique. Roberto Casati, directeur de recherche au CNRS, et rattaché à l’ENS vient de publier cet essai «Contre le colonialisme numérique, manifeste pour continuer à lire» (Editions Albin Michel) qui pose la question de l’emballement pour les technologies numériques au dépend du livre papier qui présente, pour l’auteur des avantages bien plus importants et essentiels pour l’individu.

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La lecture intensive doit être renforcée alors que l’usage numérique a une tendance «à la dispersion» et au «colonialisme» selon Roberto Casati. Rencontre avec un anti-colonialiste numérique.

Le sous-titre de votre livre est « Le manifeste pour continuer à lire ». Pourquoi votre choix s’est-il porté vers ce terme ? Pourquoi n’avoir pas fait figurer le terme « essai » comme vous l’évoquez plus loin dans votre texte ?
Le sous-titre de l’original italien était « Instructions pour continuer à lire ». Je voulais mettre entre les mains des lecteurs des solutions concrètes plutôt que lancer un appel.

Au tout début de votre ouvrage, vous évoquez les trains allemands décrits par Goeghegan, où vous parlez fort joliment d’une écologie de la lecture. Pouvez-vous décrypter pour nous cette image ?
Je parle de trains où tout le monde lit un livre ou un journal. Il est vrai que aujourd’hui on « lit » beaucoup, mais ce qu’on lit dans la plupart des cas ce sont les messages d’un réseau social. On perd la lecture approfondie dans certains des espaces qui lui étaient consacrés (les voyages, les salles d’attente). L’idée même d’attendre sans rien faire est devenue presque originale.

Vous abordez dans cette introduction une idée effrayante mais passionnante.  » La lecture est menacée; on nous la vole. Parfois même, on nous l’interdit. » Qu’entendez-vous par là, Roberto …

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