Italie : La taxe sur les ‘‘super-profits’’ des banques passe mal, la BCE monte au créneau

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La réaction des marchés financiers suite à la mise en place d’une taxe sur les superprofits des banques par le gouvernement italien ne s’est pas faite attendre, tout comme celle de la BCE. À la surprise générale, les deux sont allées dans le même sens.

Une actualité aux allures de Picsou Magazine. Une situation qui démontre en tout cas que, dans une économie financiarisée, il est difficile pour un gouvernement démocratiquement élu de mettre la main sur une partie du magot amassé par les banques.

Le cours des actions chutent et l’État recule

Le 8 août dernier, Giogia Meloni annonçait prélever une taxe de 40 % sur les superprofits des banques, dus aux hausses successives des taux d’intérêt de la BCE, qui n’ont pas été compensées par une hausse de la rémunération des dépôts des petits épargnants. En réaction, les principaux établissements bancaires italiens ont vu le cours de leurs actions chuter et l’indice de la Bourse de Milan a baissé de 2,1 % indique Le Figaro/Économie.
Le gouvernement Meloni a donc du revoir sa copie et édulcorer la taxe qui devrait finalement rapporter deux fois moins que prévu, alors que la coalition de droite avait promis des baisses d’impôts, que cette taxe aurait pu financer en partie. Selon les analystes de la banque d’investissement américaine Jefferies, les recettes de la taxe devraient s’élever « à 2,5 milliards d’euros, contre 4,9 milliards d’euros auparavant » comme le rapporte Marianne.

La BCE en renfort

À Francfort, les fonctionnaires de la BCE n’ont pas tarder a apporter leur soutien à leurs collègues officiant dans le privé. Selon les informations parues dans le Corriere della Serra vendredi dernier, la BCE devrait prochainement adresser une lettre au gouvernement Meloni critiquant la méthode employée par ce dernier dans la mise en place de cette taxe exceptionnelle. Francfort reproche notamment à Rome de n’avoir prévenu ni la Banque d’Italie, ni la BCE avant d’annoncer le projet publiquement, « comme il aurait dû le faire dans le cadre des règles européennes » peut-on lire dans les colonnes du quotidien italien.

Cette mesure, qui semble pourtant obéir au plus élémentaire bon sens, suscite donc des réactions disproportionnées, alors qu’elle n’aurait pas du représenter plus de « 0,1 % du total des actifs des banques » s’il elle s’était maintenue en l’état, selon le ministère italien de l’économie. À noter que leurs homologues de Bercy, de notre côté des Alpes, ne semble pas envisager un projet similaire, alors que le débat avait fait rage pendant plusieurs mois en France.

Cet évènement résonne comme une profonde injustice alors que la crise des subprimes fête cette année ses quinze ans et que les banques étaient à l’époque ravies d’être renflouées par les États (donc par le contribuable). Quand vient le moment de rendre la pareille, et de consentir a améliorer une situation qui fragilise l’économie réelle, les banques répondent par la négative.

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