Joël Egloff : un regard sensible sur le monde
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Joel Egloff a un je ne sais quoi d’extra terrestre. Pas besoin d’argumenter à ce sujet, tous ses lecteurs en conviendront.
L’incongruité des situations qu’il croque déroute et de faits tout à fait banals , il tire une poésie singulière : sa narration atypique , son goût de l’absurde et du décalé en font un auteur à part et forcément à connaître …. Joel Egloff pose un regard si naïf et simple sur le monde qui l’entoure que ce dernier prend des airs étonnants. Libellules est un étrange roman en focalisation interne: une histoire sans histoire vue au travers du regard d’un écrivain. Un recueil de tranches de vie dont les dialogues avec son fils sont sans doute les plus attachants. N’y cherchez pas l’extraordinaire, le palpitant, le rebondissement… il semble au contraire que l’écrivain s’amuse à déjouer toutes nos attentes de lecteur; refuse le principe commode et divertissant du rebonds, des ficelles faciles du suspense. Adepte du cocasse et de l’épure , Joël Egloff s’attache à nous faire toucher du doigt des émotions fugaces mais puissantes . Ici tout est question d’exercice de style mais aussi de sensibilité et le talent réside dans l’humour délicat distillé dans les lignes que seul le lecteur de choix saura goûter à sa juste valeur.
« Et malgré ma poitrine qui se serrait, j’ai pensé que c’était le cimetière le plus gai qu’il m’ait été donné de voir, avec ses rangées de tombes desquelles on avait bien pris soin de faire dépasser les têtes des défunts , qui garderaient ainsi à jamais le teint frais , grâce à la rosée du petit matin. «
Libellules aux Éditions Buchet Chastel de Joël Egloff
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