Pourquoi avoir choisi pour ce spectacle la figure de l’Empereur Hadrien ?
Il y a 1900 ans, en 122 ap. J-C l’Empereur Hadrien est venu à Nîmes. Cela est attesté historiquement. Hadrien revenait de Bretagne (Angleterre actuelle), se rendait en Espagne et a décidé de s’arrêter à Nîmes. C’était très rare à l’époque qu’un empereur romain se déplace dans une ville de son empire. Cela fut un événement majeur pour la ville et qui montre aussi l’importance de Nîmes (Nemausus) à l’époque.
Quelle est la particularité de l’Empereur Hadrien dans l’histoire de Nîmes ? Et son histoire avec les arènes?
L’année 2022 est donc un anniversaire pour les Nîmois que nous allons fêter dignement en rejouant les spectacles que l’Empereur Hadrien a donné dans l’amphithéâtre de Nîmes qui venait tout juste d’être construit (les arènes datent de 90-120 ap JC). Nous rejouons les célèbres combats de gladiateurs, et bien sûr nous présentons une reconstitution fidèle des grandes batailles victorieuses des légions romaines aux confins de l’Empire, c’est-à-dire au nord des Iles Britanniques. Ce genre de spectacle était un moyen pour les Romains de faire de la propagande dans leur vaste empire !
Comment pourriez-vous définir les Pictes ?
Les Pictes sont une confédération de peuples qui vivaient en Calédonie (actuelle Ecosse). Le nom « Picte » signifie « homme peint » et fait allusion aux peintures de guerre de couleur bleue qui couvraient leur visages. Leurs attaques répétées contre les Romains ont été à l’origine de la construction du célèbre Mur d’Hadrien long de 120 km et qui est encore visible aujourd’hui à la frontière de l’Ecosse et de l’Angleterre. Lors des spectacles de mai, nous reconstruirons ce mur, à l’échelle des arènes bien sûr.
Comment êtes-vous parvenus à réunir 500 figurants pour rejouer cette bataille ?
On imagine que l’exigence de l’époque est forte pour coller au mieux à la période historique. Les figurants sont des « reconstituteurs » historiques, des passionnés d’histoire et spécialistes de l’antiquité. Ils fabriquent eux-mêmes leurs costumes en reproduisant les objets présents dans les musées ou en s’approchant au plus près des connaissances actuelles sur le sujet. Cette démarche s’appelle l’archéologie expérimentale. Ils viennent de France et d’Italie essentiellement. Pour un « reconstituteur » romain, entrer dans une arène romaine pleine est une émotion unique, tous me le disent très souvent. Ils ne vivent cela qu’à Nîmes ! Impossible de le faire au Colisée par exemple puisque la piste n’est pas praticable dans son ensemble et les gradins ne sont pas utilisables pour y asseoir des spectateurs. Nous faisons venir à Nîmes les meilleurs groupes européens dans leur spécialité. Je reçois des demandes de participation de groupes en provenance d’autres pays en Europe (Espagne, République Tchèque, Allemagne etc.). Mais nous ne pouvons pas accepter tout le monde !
Vous vous appuyez sur une équipe de 4 personnes pour la création du spectacle. En quoi leur apport est-il crucial ?
Le scénariste et metteur en scène Eric Teyssier et Eric Dars qui incarnera dans le spectacle la voix de l’histoire, sont des professeurs d’histoire, conférenciers spécialistes de l’antiquité et « reconstituteurs » historiques à leurs heures perdues (d’anciens gladiateurs !). Ils sont les garants de la véracité historique de ce que l’on présente dans les arènes car « Nîmes la Romaine » qu’Edeis porte repose aussi sur la transmission de l’histoire romaine. Le directeur artistique, Yann Guerrero fabrique des nouveaux décors monumentaux plus réalistes et plus ambitieux à la dimension des arènes. Il supervise la création des costumes de nouveaux personnages sur les conseils des historiens et met en place tous les moyens techniques pour les scénographies au cœur desquelles les « reconstituteurs » vont incarner l’histoire. Le compositeur Fabien Faizant est lui-même dans le milieu de la reconstitution historique depuis de nombreuses années, il va proposer cette année un nouveau travail musical et une spatialisation du son pour associer le son à l’action et renforcer l’émotivité. Ils sont des maîtres d’œuvres incontournables de la plus grande reconstitution historique romaine au monde. Cette année, cette équipe sera enrichie par l’association de Cédric Moreau, spécialiste des grandes cérémonies d’inaugurations comme les jeux olympiques et de spectacles pyrotechniques hors normes, de Pierre Antoine Chastang et de Maire Barcelo, étoiles du spectacle équestre et circassien.
Quelle est la sociologie du public espérée pour ce spectacle ?
Nous souhaitons accueillir tous type de publics national et international, les passionnés d’histoire, les familles, les Nîmois qui pour certains ne sont même jamais venus voir de spectacle dans les arènes. Nos tarifs sont d’ailleurs adaptés avec 3 catégories de tarifs différentes : à partir de 5€ pour les enfants, les spectacles sont vraiment accessibles à tous. Notre objectif est de rendre la culture accessible et de faire de Nîmes la capitale de la culture antique vivante.
Pour réserver vos places : www.arenes-nimes.com