Le dernier pour la route – La critique
Adaptation réussie de l’oeuvre choc d’Hervé Chabalier, malgré quelques moments d’égarements. Cluzet est au sommet
Sobriété de la mise en scène également, qui ne fait pas de vague mais cerne habilement tous les protagonistes à la manière d’un huis-clos classique. On regrettera justement les écarts à cette unité de lieu et de temps, dont les symptômes sont ces malheureux flashbacks, censés illustrer la dépendance d’Hervé, et qui nous éloignent du propos en se fourvoyant dans un voyeurisme vain et rabâché. Ne pas connaître le passé du personnage, en plus d’être une originalité, aurait permis une adhésion plus forte à cet homme et ses tourments potentiellement universels. L’interprétation de François Cluzet allait dans ce sens. L’autre défaut majeur du film est cette relation ratée entre Hervé et la jeune Magali, trop symbolique pour être honnête. Mais le reste fonctionne très bien, la musique de Jean-Louis Aubert est même étonnamment inspirée. Et tant pis si l’on frôle parfois le film d’intérêt public car l’humour (parfois noir) vient immédiatement tempérer cette impression. A boire…euh à voir !