François Cérésa: « Les optimistes sont niais, parfois militants, utopistes, insupportables à force de vous emmerder avec leurs leçons de morale »

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Auteur de plus de vingt romans récompensés de nombreux prix, François Cérésa est aussi rédacteur en chef de « Service littéraire », journal sans langue de bois, fait par des écrivains. On connaît son goût pour la bagarre, les duels littéraires, les coups de gueule face aux fausses valeurs montantes, on connaît moins le côté sentimental du hussard bon vivant…

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(Suite)… critique gastronomique, fou de cinéma, amoureux de l’Italie, des belles lettres (surtout le XVIIIe siècle) et des femmes piquantes et mystérieuses. Son narrateur Antoine, la soixantaine, lui aussi aime la littérature. Veuf inconsolable de Victoire, décédée d’un cancer trois ans plutôt, passe son temps à la bibliothèque Richelieu où il prépare un livre sur « Manon Lescaut », de l’abbé Prévost. C’est là qu’il rencontre Mme Duparc, sexy senior intrigante. Ils vont s’aimer, voyager (Florence, le lac de Côme), déguster des crustacés, jusqu’à ce qu’Antoine ne soit plus sûr de rien : Mme Duparc lui échappe. Elle est si semblable à sa femme qu’il en est tout chamboulé. Et puis, elle se dérobe. Fréquente-t-elle des boîtes échangistes ?  A-t-elle un amant ? La plume enlevée, ciselée et gouailleuse de Cérésa s’apparente à celle d’un Vivant Denon. Un roman gourmand et réjouissant, ode à l’amour à tout âge, à l’art de vivre, à la joie. Un régal de lecture.

 

Comment avez-vous construit le personnage d’Antoine ? 

J’ai pensé d’abord à mon père. Quand ma mère est morte, il s’est retrouvé seul. Comme une âme errante. Il n’était plus capable de faire quoi que ce soit. Même faire les courses, il ne savait pas. Il était désemparé, dévasté. Cela me rappelait les paroles de la chanson de Jacques Brel, « Les Vieux » : « Celui des deux qui reste se retrouve en enfer ». Et puis j’ai un ami, le professeur Domenico de Andrea, napolitain, qui m’avait donné un opuscule, une sorte de synopsis, intitulé : « Le diable à la bibliothèque Richelieu ». L’histoire d’un prof qui rencontre une autre prof à la bibliothèque, mais qui n’a rien à voir avec mon héroïne, Madame Duparc, car elle faisait des passes au sein même de la Bibliothèque pour …

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