Jean-Marie Godard : « Sur les ronds-points, ce sont toutes ces personnes, ces citoyens, qui pensent qu’on est en train d’écrire le futur sans leur demander leur avis »

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Après plus de 20 ans passés dans les rédactions de plusieurs médias, Jean-Marie Godard, à présent journaliste indépendant, a anticipé le mouvement des Gilets Jaunes dans un livre paru en mars 2017. Il est devenu avant l’heure l’un des observateurs privilégiés de ce mouvement né des rond-points mais aussi des urgentistes et des policiers. Putsch l’a rencontré.

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Après  l’acte 45,  une phase de redémarrage du mouvement des Gilets Jaunes est-elle possible ?

C’est très difficile de le dire. Bien sûr, je ne peux pas prédire l’avenir. Mais si on regarde ce qui s’est passé à Paris, c’est difficile de dire que le mouvement repart. Il y a eu quelques défilés importants en province. Mais à Paris, les manifestations le plus visibles ont été celles contre la réforme des retraites, organisée par Force Ouvrière et la marche pour le climat. Il y avait des Gilets Jaunes un peu éparpillées dans les deux. En revanche je suis convaincu que toutes les problématiques qui ont originé la contestation des Gilets Jaunes, restent intactes. Car les « fractures françaises » demeurent. On voit toujours le fossé entre l’ hyper-urbanisme, un peu friqué, qui va de l’avant, qui a foi dans l’avenir et la ruralité de la France périphérique. Cette France-là continue de se sentir abandonnée. J’avais parlé de la distance entre ces deux mondes dans le livre « La France qui gronde » (1) – coécrit avec avec Antoine Dreyfus – paru en mars 2017. Je constate que la fracture est toujours présente. Il y a toujours un rejet général des politiques nationales qu’on considère hors-sol, des médias et des syndicats. Le seul corps intermédiaire toujours respecté par le peuple sont les maires.

Mais le pouvoir dit avoir apporté des réponses. Par exemple, le « Grand Débat » voulu par le président de la République a été, justement, alimenté en partie par les « cahier des doléances » tenus par les maires…

Le « Grand Débat » n’a rien changé. Mais …

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