Alexandre Romanès a eu plusieurs vies et il continue de vivre de ses nombreuses passions : la poésie, le cirque, la culture, la chanson et la musique.
Il a publié notamment trois ouvrages au sein de la prestigieuse maison d’édition Gallimard. Il a été l’ami de Jean Genêt et de Christian Bobin, a beaucoup écrit de poésie. Alexandre Romanès est intarissable sur la culture tzigane, la place de la femme, son amour inaltérable pour la langue française et l’humain. Il soutient les Gilets Jaunes, dénonce le traitement médiatique à leur encontre, lit les présocratiques, ne supporte pas l’utilisation de mots anglais au détriment de la langue française, appelle sa femme « Délia La terrible » avec beaucoup d’amour et d’affection. Il se pose aussi beaucoup de question sur la démocratie et l’utilisation du pouvoir en France.
Sous le chapiteau du Cirque, Alexandre Romanès cite des proverbes, fredonne des citations, s’adresse à sa troupe, çà et là, revient sur l’identité tzigane et son rapport très étroit, viscéral au nomadisme.
« Notre culture est une culture de survie » nous glisse-t-il, » tout comme notre langue. Notre culture Tzigane pourrait apporter beaucoup à la France. » Lorsqu’on lui pose la question sur les discriminations à l’encontre du peuple tzigane, Alexandre Romanes est clair : » Cela n’est pas propre au peuple tzigane, c’est le cas de toutes les minorités« .
Sur la question de l’éducation, Alexandre Romanès s’explique : « Nous, les Tziganes, nous sommes pas contre l’école mais contre cette école. Nous estimons qu’elle est mal faite. Alors nous disons que lorsque vos enfants iront à l’école en chantant, nous enverrons alors les nôtres. »
« Ceux qui critiquent les gilets jaunes ont le cul dans le beurre. Comment peut-on taper sur des gens de condition modeste ? Il y a un mépris de classe ! Et le pouvoir a sorti la trique » s’émeut-il. Il avoue cependant qu’il a point de désaccord avec les Gilets Jaunes « Vouloir faire des referendums, cela va être un désastre. Il ne faudrait par revenir notamment sur la peine de mort. »
Lorsqu’on aborde la question de son identité littéraire en le présentant comme un homme de lettres, Alexandre Romanès nous répond en souriant : « Je ne me vois pas comme çà » et il nous confie « que c’est par amour à vingt ans que Lydie Dattas lui a appris par gentillesse à lire et à écrire. Je n’écris pas très bien mais je sais écrire« .
Une interview passionnante et dense d’Alexandre Romanès à découvrir sur les deux vidéos ci-dessous.
Un extrait ci-dessous
L’interview en intégralité ci-dessous :
“ La Trapéziste des Anges ” à partir du Samedi 23 mars – Porte Maillot, Paris.
Le 21 avril à 16h et 20h30 et Lundi 22 AVRIL à 16h : LA PÂQUE TZIGANE chez les Romanès : Cirque, Danse, Musique Tzigane et Flamenco !
Chapiteau du Cirque Romanès
Square Parodi, entrée face au 35 Boulevard de l’Amiral-Bruix
75016 Paris / Métro : Porte Maillot (Ligne 1)
Renseignements et réservations : 0033 (0) 1 40 09 24 20 ou 0033 (0) 6 99 19 49 59
Bibliographie d’Alexandre Romanès
Le Premier Cirque tsigane d’Europe, Le Temps qu’il fait, 1994
Un peuple de promeneurs, Le Temps qu’il fait, 1998
Paroles perdues, Gallimard, 2004
Sur l’épaule de l’ange, Gallimard, 2010
Un peuple de promeneurs, Gallimard, 2011
Les corbeaux sont les Gitans du ciel, Éditions Archipel, 2016
Le luth noir, Éditions Lettres Vives, 2017
( interview par Nicolas Vidal et réalisation de Matteo Ghisalberti )