Grégor Puppinck : « On observe, dans une partie de l’intelligentsia européenne, un fléchissement à l’égard de l’islam »

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Grégor Puppinck est docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ). Il est membre du panel d’experts de l’OSCE sur la liberté de conscience et de religion. Il a récemment publié « Les droits de l’homme dénaturé » (éd. du Cerf, novembre 2018) et il a déclenché une polémique suite à une tribune publiée dans le Figaro Vox* concernant l’arrêt pris par la Cour européenne des droits de l’homme concernant la charia. Putsch l’a interviewé.

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Quels problèmes posent un tel arrêt ?

Cet arrêt est grave en ce qu’il accepte l’application de normes de la charia, comme système juridique confessionnel spécial, en marge du droit commun. Dans de précédents jugements, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait déclaré que la charia est, en elle-même, incompatible avec les valeurs et le droit européens, notamment en ce qu’il s’agit d’un droit religieux révélé et invariable. La Cour aurait pu réaffirmer ce principe, d’autant plus qu’elle reconnaît elle-même que le droit islamique des successions est clairement incompatible avec les valeurs occidentales, en ce que notamment “la part successorale des héritiers de sexe masculin est double de celle des héritiers de sexe féminin”. Mais les juges ont préféré ne pas se prononcer globalement sur la charia, et l’aborder de biais, en acceptant et soumettant son application à des conditions. Il en résulte que les États peuvent dès lors “accorder aux communautés religieuses un statut spécial …

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