Olivier Savignac : « On s’attendait de l’Église des conclusions à la hauteur de ce que qu’elle peut proposer pour les victimes de pédophilie »

A l’age de 12 ans, ce musicien, père de deux enfants, a été victime d’un prêtre pédophile lors d’un camp d’été. Adulte, il a découvert que ce même prêtre exerçait encore son ministère auprès des enfants. Olivier Savignac a donc décidé de porter plainte. Un procès a suivi qui s’est conclu le 22 novembre 2018 avec la condamnation de Monseigneur André Fort, ex-évêque d’Orléans, à huit mois de prison avec sursis pour n’avoir pas dénoncé les actes du père Pierre de Castelet. Ce dernier a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis pour agressions sexuelles sur mineurs (*). Putsch l’a interviewé.

Que pensez-vous des conclusions de la réunion mondiale des évêques qui s’est tenue le mois dernier ?

Pour nous les victimes, à titre individuel ou collectif, les conclusions ont été décevantes. Nous attendions de ce sommet que l’Église, ses clercs, ses prélats, puissent prendre réellement conscience du problème des abus sexuels. On s’attendait aussi, qu’à travers le pape, on puisse avoir des actes forts. Malheureusement les conclusions du sommet ne sont pas à la hauteur de nos attentes. On a pris de mesures législatives pour équiper le Vatican en matière d’abus sexuel. Certes c’est important, mais ça aurait du être fait depuis des années. La deuxième mesure adoptée porte sur les task forces, chargées d’aider ces pays dépourvus de structures pour gérer la crise des abus. Cela, dans le but de favoriser la prise de conscience, de la considération de chaque cas et de la collaboration avec les autorités civiles. Ces task forces sont très intéressantes mais ce ne sont qu’un renforcement de ce qui existe déjà. En effet à travers le père Hans Zollner (président du Centre pour la protection des mineurs à l’Université Grégorienne, ndlr) beaucoup de choses sont faites en ce …