Polar : Deux mamies et une pin-up
Par Eruc Yung – bscnews.fr / La lecture d’un bon polar – et chacun l’a remarqué – provoque souvent un étrange sentiment : appartenir à l’histoire que nous raconte l’auteur. En effet, il arrive que, emporté par l’action et ce quelquefois dès les premiers mots du livre, on s’identifie à tel ou tel personnage du récit. Evidemment cette étrange manifestation est l’un des signes qualitatifs de la réussite narrative. Il n’empêche : c’est terrible parfois ! Il en est ainsi du tout début de « Le jaguar sur les toits » un roman signé François Arango, paru aux éditions Métaillé dans la collection « Noir ».
Carmen est une vieille dame, la fidèle servante de Daniel Lombardo Castillo, homme très riche, patron d’un « gros laboratoire américain » installé à Mexico. Or, Castillo a disparu depuis trois jours. Carmen est seule dans la grande demeure familiale des Castillo « close de murs de briques rouges » surmontées de « tessons de bouteille plantés dru comme des chevaux de frise » et d’un « fil barbelé tortillé comme une vigne » lorsqu’un môme, fringué d’un pantalon affalé sur des baskets mal lacées et d’un polo dégoulinant de sueur, vient lui apporter une boîte métallique hermétiquement close et « foutrement glacé ». Alors, dès maintenant, imaginez, chers amis de BSCNEWS Magazine, que vous êtes dans la peau de Carmen, la domestique dévouée depuis près de vingt cinq ans à son cher monsieur Castillo. Que ressentiriez-vous lorsque, après avoir ouvert la boîte métallique dont l’intérieur « est capitonné de glace …