Eric Naulleau : Le Papin de l’Athlétique de Vaucresson
« Et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne ». Revu par Naulleau, le fatalisme goguenard de Gary Lineker démontre que Dave Brailford n’a rien inventé.
Sauf que les teutons d’alors n’avaient rien de maigrichons asthmatiques. C’est tout de même marquer au fer de l’ingratitude un pays dont la chancelière a initié François Hollande aux subtilités du tapis rouge, lancé la carrière de Zahia Dehar, histoire d’atténuer le souvenir de l’affection débordante de Harald Schumacher pour l’infortuné Battiston. Par-delà les hauts faits d’une Mannschaft abonnée aux miracles, Naulleau a choisi onze rencontres truffées d’épisodes mémorables, pour préfacer une Coupe du monde dont les placards regorgent d’accessoires « insolites » : une main de grenouille, un bus nommé Bounty, des patrons uruguayens qui triplent le salaire de leurs employés…
Naulleau, est devenu un tacleur de première. Ce qui fait mal aux bénéficiaires de ses interventions, ce sont la limpidité du geste, l’élégance du style, le caractère définitif de ses sentences. Si le vélo a trouvé son Blondin, le football n’a pas grand-chose à lui envier. Le Papin de l’Athlétique de Vaucresson enlumine sa légende, à coups francs d’ironie vitriolée. Raymond Goethals lui aurait remis la coupe au grandes oreilles, car, à la fin, c’est toujours Naulleau qui gagne.
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