Play Boy : la mec plus ultra de Constance Debré

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La baise et l’amour c’est accessoire dans ces histoires-là, avance la narratrice de Constance Debré. Sauf qu’ici, elles sont le révélateur de son rapport au monde. Elle aimerait venir de nulle part, mais exhibe tout de même l’arrière-grand-père professeur de médecine au nom d’hôpital, les parents camés chic et l’ambiance opiacée Saigon. Est-ce pour cela qu’elle porte des espadrilles rouges dégueulasses et un vieux jean ? Non. Simplement, on s’habille comme cela chez les riches. Des déambulations biographiques pour amuser le tapis, de la guimauve avant des morceaux de bravoure comme on a si rarement le plaisir d’en croiser. Je n’est pas une autre. Je aime la femme et la célèbre avec un bonheur, une gourmandise millimétrée que ne tempèrent nullement des crudités langagières renforçant son propos au lieu de le desservir. L’ode à la femme rayonne d’une justesse à rendre jaloux le plus rassasié des hétéros. Il y a Agnès, l’aînée inaugurale. « Ca aurait été plus simple avec un homme. On se serait embrassés, on aurait couché ensemble, on aurait essayé. D’une façon ou d’une autre, on aurait su à quoi s’en tenir. Il n’y aurait pas eu tous ces mois à se sourire et à ne pas oser. C’est plus facile avec eux. On leur envoie des signes et on leur laisse le soin du geste. On leur laisse la question du courage ». La suivante s’appelle Albertine mais tout le monde l’appelle Albert.
« Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? On ne se connaît pas. J’ai quinze ans de plus qu’elle. Ca n’a aucun sens une histoire pareille /…/ Tout doucement, encore et encore, le temps, les heures, la lenteur. Je me fous du plaisir, c’est le désir que j’interroge, un désir que je ne connaissais pas, un désir qui ne finit pas ». Prête pour la capitulation en rase compagne ? Bientôt vient la page 100, fougueuse, jouissive, souveraine. Pudique aussi. Au-delà de cet acmé, nul commentaire n’est plus valable. Il reste, jusqu’à plus soif, l’élixir doux-amer de cette limpidité qui houspille …

« Play boy », Constance Debré, Stock, 18 euros

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