Roxy Music : Super Deluxe, des alchimistes sonores qui ensorcellent

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Le 02 juin prochain, Brian Ferry sera sur les planches du Palais des Congrès à Paris . L’occasion de revenir sur la réédition du premier album de Roxy Music sorti en 1972

Dès les années 70 et 80, l’élégant crooner Brian Ferry s’est affirmé au sein de Roxy Music comme l’un des auteurs compositeurs les plus raffinés de la pop britannique. Quarante plus tard, le timbre chaud et haut perché est toujours là, toujours au service d’une pop mélancolique et cuivrée qui fit son succès avec Roxy Music (Avalon en 1982) puis en solo (Boys And Girls, 1985 et Bête noire, 1987).

Des débuts glam rock au sein de Roxy Music dans les 70’s et 80’s à sa carrière solo Bryan Ferry a baigné dans tant de courants musicaux underground (du glam rock au cabaret rock en passant par la musique progressive, la soul et le funk ) qu’il s’est forgé une personnalité chic et rétro à part, si forte, qu’il est devenu impossible de le classer quelque part. Dans ce premier album baptisé simplement Roxy Music, tout est déjà dit : les ambiances esthètes pop art, glam et free jazz qui ont le succès du groupe composé de Bryan Ferry (voix), Brian Eno (claviers), Phil Manzanera ( guitare ), Andy Mackay (saxophone) Paul Thompson ( batterie ) et Graham Simpson (basse).
Dès ce premier album paru en1972, Roxy Music nous entraine sur des territoires sonores et visuels novateurs, plus étonnants les uns que les autres.

D’abord il y a ce petit choc visuel sur la pochette où l’on découvre le top model Karin Ann Muller – étendue à côté d’un disque d’or dans une nuisette bleu rose. D’entrée, on est happé par le percutant « Re-Make/Re-Model » aux guitares incisives, envolées de saxo dissonants. Sur « If There Is Something », la voix de Brian Ferry alterne entre le crooner et la folie perverse ce qui en fait l’une des plus originales du moment. Dans cet album les codes sont cassés, les mélodies déconstruites, rien vraiment de conventionnel dans le son, la façon dont les musiciens utilisent leurs instruments.
Andy Mackay ouvre l’horizon musical tandis les bidouillages sonores de Brian Eno rajoute un côté pop art qui intellectualise la démarche du groupe. Et puis il y a ce « Virginia Plain » premier hymne du groupe à la fois très rock, très joyeux et entrainant tout en étant complètement déjanté dans le jeu de basse, des claviers et du sax. Tout au long de l’album, le groupe nous offre une plongée dans les d’une pop glamour séduisante et raffinée. Les notes glissent et s’enfoncent vers les territoires d’une longue rêverie avec une certaine saveur rétro romantique et dérapent vite en improvisations folles des guitares pour finir en feu d’artifice sonore. La suite a montré que Roxy Music fait partie de ces alchimistes sonores qui vous ensorcellent, vous emmènent toujours plus loin, vers des contrées musicales aux paysages fantasmagoriques où l’imaginaire de chacun peut vagabonder au gré de ses humeurs et de son rythme. Une musique puissante et vibrante ouverte sur le monde. Du grand art.

ROXY MUSIC « Roxy Music » – Édition Super Deluxe

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