Après 30 ans à diriger l’ex-Palais Omnisport de Paris Bercy, depuis 2016, vous êtes à la tête de la U Arena. Quelles sont vos missions au sein de cette entité ?
Quand j’ai pris ma charge de directeur général, Jacques Lorenzetti m’a confié la partie programmation et exploitation. Mon rôle est de lancer cette salle avec une programmation digne de ce rang. La nature de cette salle au départ est un lieu dans lequel on joue au rugby. De base sur une saison, on accueille 16 matchs de rugby et 40 événements. Pour l’ouverture, nous avons trois concert des Rolling Stones, deux séances du Supercross, une soirée Star 80, et un concerts de Roger Waters le 08 juin 2018.
Pour accueillir les grands événements, Paris disposait déjà de cette grande Arena qu’est Bercy mais aussi d’un zénith, d’un Palais des Sports, du stade de France. Quels étaient au départ la nature et les enjeux de ce chantier ?
Au départ, Jacques Lorenzetti a besoin d’une maison pour son club de rugby le Racing 92 qui puisse se transformer rapidement en une salle polyvalente dans laquelle on puisse jouer au rugby mais aussi présenter des événements exceptionnels que sont les grands concerts avec une affluence de 40.000 places, des projections cinéma avec 45 projecteurs lasers, de E. Games, et accueillir des conventions de grandes envergures.
Parlons un peu de la salle. Ce chantier gigantesque aura duré combien d’années au total ?
Le chantier a été en 2014 et aura duré 3 ans et 9 mois, un peu plus que prévu à cause de dérapage suite à la construction du toit.
S’agit-il d’une salle avec les mises aux normes et d’une modernisation pour répondre aux exigences d’aujourd’hui ?
Plusieurs architectes ont répondu au concours. C’est le package Christian de Portzamparc et le groupe Vinci qui ont remporté l’appel d’offre. Christian de Portzamparc a désigne le projet et Vinci a construit.
Quels aménagements ont été faits ? Les gradins, les balcons de loges apportent-ils un confort supplémentaire ?
Nous avons ici 30.000 places de gradins, dont 4.500 de rétractables, qui pourront accueillir des manifestions où il n’y aura personne au sol comme les matchs de rugby, du moto cross. Pour les concerts, on peut accueillir 15.000 supplémentaires au sol.
Disposez-vous d’espaces spécifiques, d’un restaurant, d’un lounge, d’une galerie commerçante par exemple ?
Comme c’est le ratio habituel dans les grandes salles partout dans le monde, nous avons 10% de places à prestation, soit 3.000 places, 1300 places en loges privées vendues à l’année à des partenaires ou à des sociétés et 1700 places de salons vendues à la manifestation sur lesquelles sont ajoutées des package VIP, restauration, goodies, parking.
Pouvez-nous nous donner le coût total de ce grand projet ?
C’est un projet particulier puisque il a été monté en construisant deux bâtiments: l’un qui est l’Arena et l’autre qui est un immeuble de bureaux attenant et adossé à la salle qui va abriter le Conseil Départemental du 92. Le coût est de 350 millions mais la différentiation entre les deux bâtiments, je ne le connais pas.
Vous allez donc accueillir ici des manifestations sportives mais aussi des événements musicaux. Quelle est votre vision pour donner une âme à la salle ?
On est parti d’une expérience client qui suppose qu’avec le wifi haute densité, nous avons 15.000 connections simultanées, 45 énormes projecteurs à demeure dans le plafond qui projettent des images de 4500 m2 au sol avec des miroirs qui redistribuent dans toutes les directions. On a un multi système un assez extraordinaire. Donc on part de cette insertion et de ces investissements pour donner au spectateur avant un match ou un concert des animations, des jeux des films, plusieurs prestations qui complèteront son expérience et qui lui donneront envie de revenir dans cette salle spécifiquement. C’est une salle où il se passe plus que le spectacle ou le match en lui même.
Vous allez être en concurrence directe avec des salles comme le Zénith, l’Accord hôtel Arena. Qu’apportez vous de plus ?
A partir où on a déjà toute la polyvalence qu’il y a dans une salle comme Bercy, on a cherché à ajouté des éléments d’expériences clients particulièrement innovants qu’il y aura avant, à l’entracte et même à la fin des événements puisqu’on espère que le public pourra rester un peu plus longtemps pour les animations. Comparé à Bercy, le plus c’est donc la taille. Nous sommes la plus grande salle au monde avec 40.000 places, comparé à un stade c’est le toit. On veut que les gens viennent à la U Arena pas juste pour y voir un spectacle mais aussi parce que l’ambiance est géniale. Nous sommes au cœur de La Défense, un lieu très connecté par les transports, facile d’accès. Nous allons faire des animations en synergie avec le centre commercial des 4 temps, pour que les spectateurs puissent passer faire leurs courses la journée et le soir assister aux spectacles. Les tours de la Défense sont une source de public incroyable avec les 185.000 personnes travaillent ici. On a un cercle vertueux à utiliser, on anime le lieu et les gens sont là pour en profiter. Nous avons un concept unique au monde qui peut générer une activité incroyable.
Vous avec bien dit que vous étiez la plus grande salle de spectacle au monde ?
Oui, 40.000 personnes dans un lieu fermé ça n’existe pas…
Quels artistes aimeriez-vous programmer ici ? Quels sont vos coups de cœur personnels ?
J’ai listé une soixantaine d’artistes français ou internationaux qui ont aujourd’hui la capacité de faire des salles de 30.00 à 40.000 personnes. Selon la capacité, on peut commencer à 20.000 personnes. On a un rideau translaté qui permet de réduire la capacité d’accueil à 20.000 sièges et d’ajuster de 30.000 à 40.000 pour les blockbuster que sont les Rolling Stones, Roger Water ou encore Depeche Mode. Tous ces artistes vont en stade, à Bercy il y a la U au milieu. A eux de trouver le bon rythme puisque maintenant ils font souvent une ou deux Arena, puis un ou deux stade quand ils sont très gros l’année d’après. La U Arena se situe dans ce maelstrom de programmation entre différents lieux. On voit bien que le marché est pleine évolution les artistes se modélisent. On peut aussi organiser des festivals d’hiver. Nous sommes les seuls à pouvoir accueillir un festival en hiver. On a pas mal de concepts possible.
Un voeu pour la U Arena et des envies pour le futur ?
Que le rêve continue. On démarre, je souhaite que l’on dépasse nos objectifs. C’est une création pure une exception et on arrive sur arrive sur un marché déjà très concurrentiel. C’est un travail de fond à faire pour crédibiliser le projet. Nous sommes très confiants mais il faut le temps que ça prenne.
U ARENA
Le site officiel et la programmation complète à retrouver sur www.uarena.com
99 Jardins de l’Arche, 92000 Nanterre