Fête de la musique : Face au chaos, aux violences urbaines et aux bagarres, piqûres sauvages, le déni du pouvoir et le silence de Bruno Retailleau
( Certains vidéos peuvent choquer la sensibilité de nos lecteurs) Officiellement, tout s’est « bien passé ». C’est du moins la version livrée par Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, ce lundi 23 juin au matin sur CNEWS. Une déclaration lunaire à rebours des images, des témoignages et des vidéos qui inondent les réseaux sociaux depuis la soirée du 21 juin. La Fête de la musique 2025, censée célébrer la convivialité et la création artistique dans l’espace public, a viré au désastre sécuritaire à travers plusieurs grandes villes de France. Et ce, malgré un dispositif présenté comme exceptionnel.
Laurent Nuñez estime que «la fête de la musique s’est bien passée» dans #LaMatinale pic.twitter.com/zq5MF9MSVz
— CNEWS (@CNEWS) June 23, 2025
La veille, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau annonçait fièrement la mobilisation de plus de 50 000 policiers et gendarmes sur l’ensemble du territoire, dont 6 000 dans la capitale. À l’en croire, les festivités seraient « sous haute surveillance », avec des moyens « très importants » et un encadrement « renforcé » des rassemblements. Dans les faits, la promesse de sécurité s’est heurtée à une réalité bien plus sombre : celle d’un pays fracturé, désordonné, où le chaos urbain prospère à chaque évènement d’ampleur nationale. Plusieurs dizaines de filles ont été piquées par des seringues dans plusieurs villes de France.
🚨 🇫🇷 Fête de la musique : Un musulman reproche à une jeune fille sa tenue et la musique, qu’il juge haram. Elle lui répond ! pic.twitter.com/WwF6WJKpda
— Wolf 🐺 (@PsyGuy007) June 22, 2025
La liste des incidents signalés est accablante. À Paris, plusieurs rixes ont éclaté en marge des concerts, notamment dans le quartier des Halles et aux abords du Trocadéro. Des agressions, des vols en série, des jets de projectiles sur les forces de l’ordre ont été rapportés. À Lyon, à Strasbourg, à Toulouse, la situation n’était guère plus reluisante : bagarres, coups de couteau, destructions de mobilier urbain, interventions en urgence des unités de CRS. Dans certaines villes, des groupes organisés ont délibérément semé la terreur dans les cortèges. À Roubaix, une jeune femme a été lynchée à terre sous les cris de rires. À Marseille, une voiture a tenté de percuter une foule, déclenchant un mouvement de panique.
Je parle avec ma mère des incidents et des bagarres à la #FetedelaMusique . Elle « Ah bon je n’étais pas au courant ils n’ont rien dit aux infos » ! Des millions de français nourris aux médias mainstream ne sont pas informés ! pic.twitter.com/d1gtbqixVv
— Sir Sean Sitges (@SitgesFranck) June 23, 2025
Le journaliste Amaury Bucco, de Valeurs Actuelles, a documenté les scènes les plus violentes de la soirée, donnant à voir une France à deux doigts de l’embrasement. En face, du côté des autorités, le silence est assourdissant. Aucun bilan officiel n’a été publié. Aucun chiffre sur les interpellations, les blessés ou les agressions. Aucune conférence de presse. Quant au ministre de l’Intérieur, si loquace à l’ouverture du Salon du Bourget le matin du 21 juin, il se fait depuis étrangement discret.
Paris : affrontements entre délinquants et policiers lors de la #FetedelaMusique aux Halles pic.twitter.com/clq8XY2ZJN
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) June 22, 2025
Comment comprendre ce décalage entre l’euphorie officielle et l’effroi des témoignages ? Comment expliquer que malgré un déploiement massif des forces de sécurité, la situation ait échappé à tout contrôle dans tant de lieux ? Et surtout, comment ne pas voir dans ce traitement politique une nouvelle tentative d’invisibiliser la violence ordinaire qui gangrène désormais chaque grand rassemblement populaire ?
La Fête de la musique 2025 n’a pas été une fête. Elle a été un révélateur. Révélateur d’une impuissance publique, d’un aveuglement institutionnel, et d’une volonté manifeste de dissimuler aux Français l’ampleur de la dégradation de leur propre espace public. À vouloir nier le réel, le pouvoir finit par insulter ceux qui le vivent.
🚨 🇫🇷 Que pensez-vous de l’état des rues de Châtelet après la Fête de la Musique ? pic.twitter.com/6fRyj24V6a
— Wolf 🐺 (@PsyGuy007) June 22, 2025