(Vidéo) « Nous distribuons des flyers à la sortie des collèges pour dire aux élèves qu’il ne faut pas prendre un couteau de sa cuisine et le mettre dans sa poche… »
À l’ère où la sécurité devient un sujet explosif et que la situation nationale semble hors de contrôle, on pensait avoir tout entendu. Mais Michel Felkay, directeur de la police municipale de Paris, a su repousser les limites de l’angélisme. Invité sur France 3 ce 28 janvier 2025 pour présenter son ouvrage La police municipale à Paris, histoire et perspectives (L’Harmattan), il a lâché une phrase qui a de quoi laisser perplexe :
« Nous distribuons des flyers à la sortie des collèges pour dire aux élèves qu’il ne faut pas prendre un couteau de sa cuisine et le mettre dans sa poche… »
Désormais, la prévention passe par des tracts distribués aux collégiens pour leur rappeler qu’il est déconseillé d’aller en cours armé d’un couteau de cuisine ou de médiateurs qui interviennent au sein des classes pour rappeler la dangerosité de l’utilisation du couteau.
« Nous distribuons des flyers à la sortie des collèges pour dire aux élèves qu’il ne faut pas prendre un couteau de sa cuisine et le mettre dans sa poche… »
Avec ce niveau de prévention, on comprend mieux pourquoi les attaques aux couteaux flambent.
— Guillaume Bigot (@Guillaume_Bigot) January 30, 2025
Si l’intention de sensibiliser les jeunes à la violence est louable, on peine à comprendre comment une telle campagne peut être efficace. Depuis quand un flyer a-t-il empêché un collégien de poignarder un autre élève ? Loin de rassurer sur la gestion de l’ultra violence juvénile, cette déclaration illustre surtout une impuissance assumée : plutôt que d’affronter le problème à la racine, on mise sur des campagnes pédagogiques à l’efficacité plus que discutable.
Pendant ce temps, les chiffres des agressions au couteau explosent dans la capitale et en banlieue. La multiplication des faits divers témoigne d’une banalisation de l’ultra-violence, notamment chez les plus jeunes. Face à cela, la réponse semble d’une naïveté déconcertante.
Si la police municipale, effective depuis octobre 2021 avec ses 3 600 agents, veut s’imposer comme un acteur clé de la sécurité parisienne, il faudra sans doute viser un peu plus haut qu’une campagne de sensibilisation.
Au fond, cette déclaration de Michel Felkay illustre une tendance plus large : une certaine déconnexion entre le terrain et les stratégies mises en place. Et pendant que l’on distribue des flyers, les agresseurs, eux, n’ont visiblement pas besoin de prospectus pour savoir comment passer à l’acte.