Belfond et Coben, c’est une longue et féconde collaboration. Pour son 25e roman, l’auteur à succès propose un cocktail très élaboré de l’ american way on life. David croupit depuis cinq ans dans le quartier de haute sécurité réservé aux détenus dangereux. Il a tué son enfant. L’écho de ses propres hurlements ne l’a jamais quitté, mais il n’en a aucun souvenir concret. Un jour, sa belle-sœur se présente au parloir et lui montre la photo récente d’un garçon qui ressemble étonnamment à Matthew. Incroyable, mais David veut en avoir le cœur net. Pour cela, il lui faudrait s’évader. A bon Coben, rien d’impossible, surtout au prix d’une cavale incroyable, rythmée par un enchevêtrement de péripéties. La mise en place de l’affaire Burroughs est quelque peu poussive, pour connaître progressivement un regain de forme. Chemin faisant, on pensera même à la conjugaison de plusieurs tempéraments pour guider le cheminement du récit. Une Harlan’s Factory, à l’instar de la Sulitzer Team ? Les ingrédients de base : un clan fortuné, osant tout et ayant recours aux solutions finales, quelques bonnes volontés démunies, le bon vieux numéro du tandem mixte de flics déguisés en amuseurs sinistres (le rôle masculin serait allé comme un gant à Michael Lonsdale), l’insupportable immoralité des nantis. Il reste au lecteur à remonter pied à pied une piste piégeuse, qui débouchera sur l’inévitable fin à la Coben. Le levain d’une nouvelle adaptation à l’écran ? Why not ? « Sur tes traces », Harlan Coben, Belfond. 22,90 € Sous le titre « Les Anges gardiens du 36 » deux policiers racontent et illustrent le quotidien des membres de la BRI, au temps du Quai des Orfèvres. 10 histoires « imaginées », mais proches de situations vécues, dans le cadre d’enquêtes judiciaires, prise d’otage et lutte antiterroriste. Trop orienté, le côté plaidoyer pro domo enlève à l’ouvrage une part essentielle de sa substance. JC Sanchez, dessinateur, est plus convaincant que J.Milgram, rédacteur prisonnier du style PV. Chez Mareuil éditions, abondamment illustré , 25 €