Gouvernement Borne III : un remaniement estival sans vagues

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Alors que l’opération des ‘‘100 jours’’ du président de la République prenait fin dans le chaos des émeutes provoquées par la mort de Nahel, ce dernier a remanié son gouvernement le 20 juillet dernier.

En ces temps troublés, Emmanuel Macron a choisi d’afficher une image de stabilité au sommet de l’État, la macronie a donc piocher dans ses rangs. Le fait qu’Élisabeth Borne soit maintenue dans ses fonctions laisser présager une recomposition gouvernementale de cette nature.

Une opération de communication

Dans un contexte où la légitimité du pouvoir est remise en cause tant par le mouvement social opposé à la réforme des retraites, que par la manière dont cette réforme fut promulguée, que par les émeutiers, ont peut s’interroger sur le réel but de ce remaniement. Les mots de dissolution et de référendum commençaient à flotter dans le débat public, le président a finalement choisi cette manœuvre comme gage de changement attendu par l’opinion.
Aucun coup d’éclat politique, étant donné que la prise du groupe LR par la majorité présidentiel a échouée, et aucune nouvelle tête issue de la société civile, comme Eric Dupont-Moretti nommé ministre de la Justice dans le premier gouvernement Castex en 2020.
La vieille garde est confortée, à l’image de Bruno Le Maire ou de Gérald Darmanin maintenus à leurs postes respectifs, et ceux malgré la gestion des émeutes, loin d’être flamboyante, du ministre de l’Intérieur.

La jeune garde, quant à elle, est récompensée. La présidente du groupe Renaissance à l’assemblée, Aurore Bergé, marcheuse de la première heure, accède enfin à un portefeuille ministériel, celui des Solidarités et des Familles. Tandis que Gabriel Attal est promu ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, poste autrement plus en vu que celui qu’il occupait en tant que ministre délégué chargé des Comptes publics. Son successeur se nomme Thomas Cazenave, vieil ami d’Emmanuel Macron qui l’a rencontré dans la fameuse ‘‘commission Attali’’. Diplômé de l’ENS, Science Po Paris et de l’ENA, il s’agit d’un technocrate ayant officié dans le privé auprès d’Orange et de Pôle Emploi et qui aura la tâche de réduire le poids de la dette avec le ministre de l’Économie.

A noter également les départs de Marlène Schiappa, vivement critiquée pour sa gestion du fonds Marianne, et de Pap Ndiaye. L’ancien ministre de l’Éducation, qui avait le profil idéal pour plaire à la gauche, n’aura finalement pas fait l’affaire, son caractère d’intellectuel taiseux n’étant pas des plus adéquats pour faire face aux polémiques. Difficile de voir, en revanche, une continuité idéologique avec son successeur Gabriel Attal, comme il était difficile d’en voir une avec son prédécesseur Jean-Michel Blanquer. Il semble que le président ait compris qu’il n’avait que des coups à prendre avec ces deux là, d’où leurs évictions.
En bref, un remaniement qui tient plus de la communication qu’autre chose et un gouvernement Borne III qui ne devrait pas incarner un changement notable de politique.

( Capture du compte twitter d’Emmanuel Macron)

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