(Vidéo) Colère et grève historique des greffiers : « Nous avons été trop gentils ! Maintenant ça suffit! Pas de greffier ! Pas d’audience! »

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« Nous avons été trop gentils. Nous ne faisons jamais grève alors que nos conditions de travail sont déplorables avec des horaires complètement folles, des dossiers par milliers, des collègues qui quittent la profession. Maintenant ça suffit ! »

L’ambiance devant la Coup d’Appel de Montpellier ce lundi 3 juillet à la mi-journée était très clairement à la révolte parmi les greffiers présents lors de ce rassemblement. Accompagnés par des magistrats et des avocats, la grosse centaine de greffiers de Montpellier, Béziers ou encore Narbonne scandaient «Pas de greffier, pas d’audience! » afin de dénoncer leur condition de travail mais également leur condition salariale. Un greffier gagne aujourd’hui environ 1700 euros brut par mois et 2500 euros brut en fin de carrière. Et la réforme leur assure « une augmentation ridicule » selon bon nombre d’entre eux en « leur faisant perdre de l’ancienneté« . La coupe est pleine et ils ont décidé de faire grève et de bloquer littéralement le fonctionnement de la justice alors que le gouvernement en appelle à leur responsabilité suite aux émeutes qui secouent la France, et dont la justice a fort à faire pour suivre la cadence des comparutions immédiates suite aux nombreuses interpellations.

Car le greffier est la cheville ouvrière dans les processus longs, complexes et très longs de la justice sans qui les magistrats, les avocats et les justiciables ne peuvent pas bénéficier d’une justice efficace. Tous les actes, les courriers et les notes, entre autres, sont assurés par les greffiers et ils sont à chaque étape des procédures.

A Montpellier, ce lundi 3 juillet, la détermination était palpable et beaucoup d’entre eux nous assuraient qu’ils seront encore en grève les jours à venir. Selon les greffiers avec qui nous avons pu discuter, les renvois d’audience devraient être très nombreux en leur absence, à moins que des stagiaires soient appelés en renfort pour assurer le suivi. « De toute façon, si c’était le cas, les audiences seraient frappées de nullité » nous glissent plusieurs d’entre eux.

Alors que le rassemblement prenait fin et que les discussions sur la suite du mouvement se poursuivaient, beaucoup de greffiers attendaient impatiemment les chiffres de la mobilisation dans les autres juridiction en France, notamment Nanterre, dont ils scruteront le taux de gréviste pour se donner une idée de l’ampleur du mouvement et du rapport de force, entamé avec le Garde des Sceaux.

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