Le mouvement des Gilets jaunes a marqué l’histoire contemporaine de la France par son ampleur, sa détermination, son hétérogénéité sociale et sa spontanéité. Depuis, Emmanuel Macron et le gouvernement nourrissent une peur panique à l’idée de revoir émerger un mouvement similaire mais de plus grande ampleur face à la crise sociale bien plus profonde qu’en 2018.

Achat de nouveaux blindés de gendarmerie début 2022, commande pharaonique de plusieurs milliers de grenades de toutes sortes pour assurer l’ordre public, et stock de milliers de balles de LBD pour repousser les émotions populaires. La Macronie qui a déclenché ce mouvement populaire historique craint aujourd’hui un retour de la France périphérique et de la France abandonnée sur les boulevards des grandes villes et notamment ceux de Paris.

Prix de l’énergie, inflation, destruction de l’hôpital public, pénurie de médicaments, tarifs des carburants : la situation sociale et économique de la France résonne étrangement comme le bruit sourd de l’effondrement. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur se démène depuis quelques semaines déjà pour sonder la capacité des Français à se soulever massivement dès le début de l’année.

Les derniers appels à manifester de ces derniers mois n’ont connu que des succès très relatifs comptant pour certains quelques centaines de personnes tout au plus notamment à Montpellier début décembre, lors d’un appel national contre la vie chère. Mais depuis quelques heures, un nouvel appel prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux pour le 7 janvier à Paris. Les revendications sont clairement affichées sur les visuels qui se propagent sur les principales pages de Gilets Jaunes ou de citoyens en colère : inflation, retraites, casse du service public, réforme chômage, prix de l’énergie, et l’utilisation frénétique du 49.3 par Elisabeth Borne.

D’autres posts sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et Twitter, appellent eux à manifester également un peu partout en France. Certains  se demandent ouvertement si ce nouvel appel, parti d’internet, ne sera pas un nouveau coup d’épée dans l’eau, après bien des déceptions depuis 2020.

Néanmoins, il est évident qu’un profond mécontentement touche des très nombreux Français de façon bien plus élargie qu’en 2018 et que personne n’est en mesure de prédire quelle sera la mobilisation populaire en janvier.

https://twitter.com/_samedi_/status/1608516237256183808?s=20&t=zqAQ0n0p8HUjfHIkWWWF4g