5 ans après l’attentat, « Charlie Hebdo » condamne les nouvelles censures et le prêt-à-penser

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L’hebdomadaire satirique consacre un numéro spécial pour commémorer l’attaque dans lequel ont été tués plusieurs de ses dessinateurs et auteurs. On y retrouve les paroles des proches des victimes et un triste constat sur la liberté d’expression, que « la justice protège » alors que « la société interdit ».

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Le dessin de Coco à la une de l’hebdomadaire est clair : un homme allongé par terre, la langue et les bras écrasés par un smartphone sur lequel s’affichent les logos de célèbres réseaux sociaux. Les mains de ce personnage laissent échapper une feuille et un crayon. C’est une façon en somme de rappeler que le conformisme ambiant empêche de parler librement de sujets importants qui sont passés au rang de tabous dans notre société.

Dans son éditorial, Riss, rescapé de l’attentat, affirme que  « cinq ans après, Charlie Hebdo est toujours vivant. Au grand regret de ceux qui espéraient le voir disparaître, aussi de ceux qui l’avaient toujours détesté ».

Le directeur de la rédaction fait un triste constat : « Pendant ces cinq années où Charlie Hebdo réapprenait à faire usage de sa liberté d’expression, émergeaient autour de lui des idéologies inédites … Aujourd’hui le politiquement correct nous impose des orthographes genrées , nous déconseille d’employer des mots supposés dérangeants, nous demande de ne plus manger ceci ou de ne plus fumer cela » .

Pour Riss, cependant, les nouvelles censures n’ont pas la force  d’amoindrir le « plaisir de dire merde à ces nouveaux gourous de la pensée formatée ». « Hier » poursuit le directeur de Charlie Hebdo « on disait merde à Dieu, à l’armée, à l’Église, à l’État.  Aujourd’hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d’école quand […] prononce des gros mots : couille molle, enculé, pédé, connasse, poufiasse, salope, trou du cul, pine d’huitre, sac à foutre ».

Pour terminer, le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire attaqué par les islamistes il y a cinq ans invite « à faire hurler ces loups (les censeurs, ndlr) » car  « il suffit de leur tirer la queue pour qu’ils se mettent à couiner ».

 


(crédit photo à la une : la couverture du numéro spécial de Charlie Hebdo du 7 janvier 2020 © Charlie Hebdo – Source : compte Twitter de Charlie Hebdo)

 

 

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