
Valérie Gaudreau : « Si le journal Le Soleil devait disparaître, ce serait un coup dur pour la démocratie au Québec »
La crise de la presse touche aussi fortement le Québec. Elle s’est accentuée depuis plusieurs mois jusqu’à s’inviter dans le débat politique. Le journal historique de la ville de Québec Le Soleil appartient au Groupe Capitales Médias actuellement en grande difficulté financière. Pierre Karl Péladeau, patron de Québécor pourrait racheter GCM. Mais la situation est extrêmement préoccupante. Valérie Gaudreau, rédactrice en chef du Soleil a accordé une longue interview à Putsch pour nous expliquer la situation et nous donne son avis sur la crise des médias au Québec.
Quelle est aujourd’hui la situation financière au Soleil ?
Le Groupe Capitales Médias (GCM) qui possède Le Soleil, mais aussi Le Droit d’Ottawa, Le Nouvelliste de Trois-Rivières, Le Quotidien de Saguenay, La Tribune de Sherbrooke et La Voix de l’Est de Granby s’est placé le 16 août sous la protection de la Loi sur l’insolvabilité et la faillite. Le groupe a bénéficié d’un financement intérimaire de 5 millions$ du gouvernement du Québec, le temps de trouver un repreneur.
Craignez-vous pour votre avenir à court terme ?
Il est certain que la situation est précaire et comporte beaucoup d’incertitudes. Lors de la présentation devant le tribunal, le 18 août, le syndic a avancé que l’entreprise aurait des liquidités, même avec le prêt d’urgence de 5 millions$, jusqu’en novembre ou décembre 2019. Trouverons-nous un acheteur avec les reins assez solides? Quelles seront ses intentions?
Idéalement, les six journaux de GCM seraient vendus ensemble, car depuis la fondation du groupe en 2015, beaucoup de choses ont été mises en commun et «l’écosystème GCM» (échange de contenu, communications, divers services centralisés dans diverses régions du Québec) fonctionne bien. Mais il n’est pas exclu qu’un potentiel repreneur souhaite scinder les journaux du groupe.
Mais tout est sur la table. Ce qui peut aussi donner des pistes de solutions créatives et différentes du modèle d’affaires habituel. Nous avons espoir d’une solution, car les gens veulent …