Olivier Delorme : « La situation actuelle de la Grèce décrite dans la presse occidentale relève simplement de la propagande »

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L’historien et écrivain Olivier Delorme est un fin observateur de la Grèce et des politiques de l’Union européenne. La récente défaite d’Alexis Tsipras est, selon lui, le résultat de sa trahison envers le peuple grec et des espoirs déchus. Concernant la situation économique actuelle de la Grèce, qui empile les mémorandums, Olivier Delorme nous livre une analyse bien différente de ce qu’on peut lire en France et plus largement dans la presse occidentale, selon lui, qu’il n’hésite pas à qualifier de « propagande ». Une voix très discordante sur la situation sociale et politique en Grèce qui converge avec une vision préoccupante.

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Qu’est-ce que traduit la défaite d’Alexis Tsipras aux élections du 7 juillet dernier ?
La défaite de Tsipras (1), si elle n’est pas une déroute, est sévère, dans le cadre d’une élection à la proportionnelle où les déplacements de voix sont traditionnellement faibles et dans le cadre d’une société extrêmement polarisée entre droite et gauche (je parle ici d’étiquettes, non de contenu politique !). En Grèce, du fait notamment de la guerre civile de 1946-1949 et de la longue période de régime autoritaire ou de dictature qui ont suivi, le vote reste souvent lié à une tradition familiale qui ne se transgresse pas facilement, notamment quand on appartient à une famille « de gauche » qui se vit (et ce fut longtemps à raison !) comme persécutée. Aucune alternative crédible n’étant apparue à gauche, bien des électeurs sont allés voter Syriza, quelle que soit leur rancœur ou leur rage contre Tsipras et son parti, surtout pour empêcher le retour de la droite.
Car la défaite de Tsipras est avant tout l’expression d’une rage contre un parti qui, en 2015, avait promis : « plus un sacrifice pour l’euro », « pas un pas en arrière » et le retour de la dignité nationale. Or, à partir du reniement des résultats du référendum de juillet 2015 qui avait donné à Tsipras un mandat clair de rupture avec les politiques austéritaires imposées par Berlin et Bruxelles, se sont enchaîné les capitulations humiliantes, justifiées par la nécessité du maintien dans l’euro, avec l’adoption et l’application d’un mémorandum dicté par l’UE, la BCE et le FMI pire que les deux qu’avaient fait adopter les gouvernements précédents.

 

« Car la défaite de Tsipras est avant tout l’expression d’une rage contre un parti qui, en 2015, avait promis : « plus un sacrifice pour l’euro », « pas un pas en arrière » et le retour de la dignité nationale »

 

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