Frédéric Martel : « L’Église est littéralement en train d’exploser… »
Avec “Sodoma”, Frédéric Martel, écrivain et journaliste à France Culture, critique le choix de l’Eglise catholique de condamner l’homosexualité alors que, parmi son clergé, les gays sont très nombreux.
Pourquoi vous avez décidé d’écrire ce livre ?
Tout simplement pour raconter une investigation sur le Vatican et l’Église catholique en général et sur la présence de prêtres homosexuels au sein de l’Eglise. Je ne l’ai pas écrit pour dénoncer ces prêtres, évêques et cardinaux homosexuels. Pour moi, ce n’est pas un problème. Au contraire, je trouve que cela devrait être une option parmi d’autres. Ce livre sert à dénoncer un système organisé autour de l’homosexualité, un système qui en partant de positions doctrinales, présente des dysfonctionnements pouvant s’expliquer par cette sociologie très spéciale. Ce livre est sincère. Il est pro gay et plutôt pro Église, parce qu’il va essayer de lui permettre de regarder en face à la réalité.
N’avez-vous pas eu peur de stigmatiser indirectement des gays qui, finalement, vivaient bien dans l’Église ?
D’abord, il ne vivent pas forcément bien. Ils vivent cachés, certains ont été dénoncés en raison de leur homosexualité. J’ai pris la défense de ces prêtres qui ont été outés (1). Pour ma part, je ne oute pas des prêtres vivants. On peut dire que je oute le Vatican. C’est donc plutôt le système et non pas les individus.
Il n’empêche que dans « Sodoma » vous avez choisi d’ « outer » – comme vous dites – un certain nombre de personnes. Pourquoi ?
Ce livre oute seulement trois types de personnes : celles qui sont mortes depuis longtemps, ceux qui ont été condamnés pour des abus sexuels sur des garçons, ou des séminaristes. Pour finir, il y a des …
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