« Ben is back » : le film qui donne envie d’avoir Julia Roberts comme maman

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Depuis son adolescence, Ben (Lucas Hedges) est dépendant à la drogue. Dans un centre de désintox, il s’accroche pour décrocher. Heureusement, Ben a de la chance dans son malheur : sa mère (Julia Roberts) se démène pour le sauver. Elle se tue à le garder en vie.

Ben (Lucas Hedges) est clean depuis plus de deux mois. En récompense, il a le droit de passer Noël en famille. Ensuite, il devra rejoindre le centre pour continuer sa désintox. Son retour inattendu et express va déstabiliser et bouleverser toute la famille. Surtout sa mère, Holly (Julia Roberts). Elle est folle de joie mais aussi folle d’inquiétude. Comment gérer son retour ? Comment lui refaire confiance, l’empêcher de replonger pendant ses 24 heures de liberté ? Comment le sauver par amour ? Le sauver de la dépendance, de ses démons et de lui-même. Ben la prévient lui-même « Surtout, quoi que je dise, ne me crois pas ». Holly ne sait pas comment s’y prendre mais cette mère-courage va tout tenter pour le protéger, portée par l’amour inconditionnel qu’elle ressent pour son fils mais aussi par l’énergie du désespoir dans lequel il la plonge.

Julia Roberts transformée en mère-courage, un rôle   émouvant

Ben est clean mais brisé par son passé. Ses anciens démons se tiennent à proximité. Alors Holly n’a pas le choix : elle se montre forte. Forte pour deux. Optimiste pour deux. Combattante pour deux. Vivante pour deux. Sans attendre, elle se débarrasse de toutes les tentations possibles (médicaments) que Ben pourrait trouver dans la maison et elle impose ses conditions : « Tu es à moi pendant ses prochaines 24h, tu ne fais rien sans ma permission et sans ma présence ». Ben ne doit pas quitter son périmètre, elle ne doit pas le perdre des yeux. Même quand il part aux toilettes, même quand il se déshabille. Ben accepte le deal. Il semble même heureux, proche de ses frères et sœurs, presque « comme avant », presque « normal ». Le plan d’Holly semble donc plutôt bien marcher… jusqu’au moment où les choses se compliquent.

Alors, au pied du mur, Holly n’hésite pas à frapper fort pour faire réagir son fils. Elle l’emmène dans un cimetière et lance « vas-y choisi ta tombe car tu seras bientôt là, bientôt mort ». Une scène extrêmement forte. Autre complication qui survient : le chien de la famille que Ben aime par-dessus-tout depuis que celui-ci l’a sauvé d’une overdose disparaît soudainement. Ben devient alors incontrôlable mais Holly n’abandonne pas pour autant. Elle se bat et le porte à bout de bras. Sans hésitation, le personnage d’Holly est l’un des plus beaux rôles de Julia Roberts. Son personnage est central, profond mais aussi touchant. Dans son jeu, l’actrice est d’une grande justesse. D’une infinie tendresse. Elle n’en rajoute pas, ne sur-joue pas. Les émotions passent alors sans difficulté et sans filtre. Elles sont brutales, intimes, directes et authentiques.

Une relation mère-fils poignante mais un scénario assez incongru et plat

Parler de la dépendance aux drogues au cinéma, c’est fait et refait ! Ce sujet est clairement surexploité même s’il reste encore sensible et délicat car il convient d’éviter les répétitions, les plagiats mais aussi les caricatures et les mélodrames. Le réalisateur, Peter Hedges, touché de près par l’addiction aux drogues, avait sûrement toutes ces données en tête quand il a écrit le scénario du film. On sent sa volonté de justesse, d’authenticité et d’originalité dans le traitement du sujet. D’où le bémol suivant : un peu trop d’originalité dans l’écriture du scénario. Résultat, celui-ci devient assez  incongru, surprenant et assez plat : Holly et Ben partent à la recherche de leur chien perdu (sûrement kidnappé) et ce qu’on pense être alors un détail de l’histoire se transforme en point central de l’intrigue. Du début à la fin du film, mère et fils font des tours de quartier pour retrouver leur animal de compagnie. On a connu plus palpitant.

Évidemment, à travers cette recherche, le réalisateur raconte l’histoire de Ben. Son passé tumultueux, ses frasques, son errance. De Ben mais aussi d’Holly. De leur relation compliquée et fusionnelle, de cet amour contrarié et inconditionnel. Aussi, à travers ce scénario d’une étonnante simplicité, il est clair que le réalisateur souhaite rendre l’histoire crédible et accessible, l’ancrer dans le quotidien, loin de toute romance, mais à faire aussi simple et banale, parfois, l’histoire manque d’intérêt. De punch. D’actions. De matière. Par moment, le spectateur s’ennuie, tourne en rond et reste sur sa faim. Il attend quelque chose qui n’arrive pas. Comme, peut être, la guérison totale de Ben. Comme le changement radical, la paix intérieure ou le miracle.

« Ben is back » de Peter Hedges avec Julia Roberts et Lucas Hedges. Sortie en salle le 16 janvier 2019. Crédit photo : Paramount Pictures France

 

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