Blanche Streb : « L’ère du bébé si je veux, quand je veux, se complète tout naturellement du « comme je veux » »
Putsch a demandé à des personnalités de sensibilités différentes de s’exprimer sur la PMA. Blanche Streb est notre première invitée. Après douze ans passés dans la recherche et le développement de l’industrie pharmaceutique, Blanche Streb, diplômée en pharmacie, a rejoint Alliance VITA où elle occupe le poste de directrice de la formation et de la recherche. Entretien.
Le CCNE a donné son avis favorable à la PMA pour les couples de femmes et pour les femmes seules, tout en s’exprimant négativement pour la GPA et l’euthanasie. Qu’en pensez-vous ?
Sur l’ouverture de la PMA, cet avis est préoccupant. Le CCNE était chargé d’organiser les débats en région et la consultation citoyenne, les résultats sont probants : 80 % des participants aux évènements en région y étaient défavorables, et pas loin de 90 % des contributions écrites sur le site dédié l’étaient également. Comment le CCNE peut-il ne pas en tenir compte ? Et au-delà de la consultation citoyenne, le rôle du CCNE n’est pas d’entériner des demandes sociétales ou de compter les points d’un rapport de force, mais d’énoncer et de protéger des principes éthiques fondateurs. On ne peut pas balayer d’un revers de main tous les enjeux éthiques, sociétaux, politiques, économiques, d’un basculement vers la procréation à la demande, qui nous emmènent tout droit vers un marché procréatif, un eugénisme croissant et les bébés sur commande et sur mesure. Je pense que le CCNE est infiltré par le relativisme, son importance et sa légitimité sont aussi totalement à relativiser… Pour la GPA et l’euthanasie, le CCNE prône un statu quo. C’est la moindre des choses, cela ne doit pas relâcher notre vigilance pour autant; la politique des petits pas est en marche.
La veille de la présentation de l’avis du CCNE, selon Reuters, l’Élysée a précisé que « L’avis que rendra mardi le Comité consultatif national d’éthique ne …
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