Albert Camus : une exposition sur l’homme de paix et de rapprochements

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« Même si la violence que vous préconisez était plus progressive, comme disent nos philosophes spectateurs, je dirais encore qu’il faut la limiter« … Ainsi Camus s’adressait-il à Emmanuel d’Astier de la Vigerie et, via le journaliste de gauche, aux penseurs existentialistes justifiant toute violence au nom de la raison d’Histoire.

Alors, Camus et les violences ? Voilà une thématique aussi intéressante que foisonnante de concepts et de positionnements propres à certaines périodes de l’histoire. En cela, l’exposition qui se tient à Lourmarin depuis le 11 juillet et jusqu’au 19 août est intéressante à plus d’un titre. Elle réunit documents autographes, textes consacrés à la violence, témoignages photographiques, correspondance, articles de revues, et elle a valeur de symbole fort dans ce village du Lubéron où Camus avait choisi de finir sa vie et où il est enterré.

L’exposition

Homme de paix et de rapprochements, Albert Camus a toujours refusé de prendre les armes… Y compris au sein de la Résistance à laquelle il prit néanmoins une part active. Il expliquera d’ailleurs sa position dans un article de « Combat » intitulé : « À guerre totale, résistance totale ». Il insistera sur sa position, après-guerre, dans un essai publié en 1946 où il étudie ce difficile choix dans « Humanisme et terreur », même s’il conviendra que la violence « rétrograde » de la société bourgeoise et une violence « progressive » qu’il légitime sans vouloir la banaliser, en expliquant que « la violence révolutionnaire doit être préférée parce qu’elle a un avenir d’humanisme »… Tout en restant une alternative à « caractère exceptionnel » comme il l’écrit dans « Ni victimes, ni bourreaux ». Pour autant, Camus garde le recul nécessaire à chaque situation et en tire des conclusions qui sont parfois douloureuses à ce Français d’Algérie qui espéra jusqu’au terme de sa vie en un rapprochement entre les communautés, par delà la guerre, les exactions, la haine… Il n’hésitait pas à écrire alors : « La longue violence colonialiste explique celle de la rébellion. »

Cette exposition aide à comprendre ce qui peut paraître parfois ambigu, voire antinomique. Elle est organisée par l’association « Les Rencontres méditerranéennes Albert Camus » en prélude à deux journées, les 5 et 6 octobre, traitant « De l’ombre vers le soleil : Albert Camus face à la violence ».

 

ALBERT CAMUS ET LES VIOLENCES DU MONDE
Rencontres méditerranéennes
Exposition à Lourmarin jusqu’au 10 août – Salle Chapouton
www.rencontres-camus.com

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