Corine Mimram : « La Cigale, c’est comme une grande maison »

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L’Elysée Montmartre, le Trianon, le Divan du Monde, les Trois Baudets…. et la Cigale. En quelques années, le boulevard Rochechouart est devenu « le Boulevard de la chanson ». Située en plein cœur de Pigalle, la Cigale vient d’achever d’importants travaux de rénovation. L’occasion de faire le point avec sa directrice, Corinne Mimram, qui nous en dit un peu plus sur la refonte des lieux et les nouveautés à venir.

propos recueillis par

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La salle a été rénovée récemment. Pouvez-vous nous donner quelques infos sur cette nouvelle salle ?

La jauge a évolué car nous avons aménagé la partie située derrière la régie ce qui nous donne 82 places supplémentaires. Aujourd’hui, nous avons une capacité d’accueil de 1472 places assises. Nous avons changé les fauteuils, remis la salle aux normes pour les personnes à mobilité réduite, rénové les toilettes. L’été dernier, nous avons entièrement refait la façade. La salle est au top.

De grandes stars disparues récemment se sont produites chez vous : David Bowie, Johnny Hallyday avait fait une résidence de plusieurs jours chez vous. Quels souvenirs en gardez vous d’eux ?
Que de bons souvenirs ! David Bowie c’était à l’époque de son groupe Tin Machine, Prince en 1999 et Hallyday qui est resté 5 soirs ici. A cette époque il ne montait jamais sur scène avant 22h. Ma crainte était qu’il ne dépasse l’horaire butoir de 22h30. Je lui ai expliqué que nous avions des voisins et qu’après lui, nous restions.
Il a fini ses cinq concerts à 22h30. Il est revenu une fois incognito voir Paul Personne avant de disparaître avant la fin par la rue des Martyrs. Il était question qu’il revienne jouer à la Cigale pour son album de blues et puis voilà…

Après les attentats du Bataclan on ne peut s’empêcher de penser de la sécurité. Que pouvez vous nous en dire?
Depuis deux ans, nous avons doublé la sécurité. Nous faisons une vraie fouille au corps pour rassurer le public. Nos personnels s’occupent vraiment de la sécurité à l’entrée. Mais nous n’avons jamais arrêtés de travailler. Les artistes viennent et la salle est pleine.

Le métier change. Comment voyez-vous le grand chambardement actuel ? De quel œil voyez-vous l’arrivée de Lagardère, Vivendi, puissants producteurs qui ont des moyens considérables et qui rachètent des salles ?
Effectivement Lagardère, Vivendi rachètent des salles parisiennes le Bataclan, Le Casino de Paris, les Folies Bergères, l’Olympia. Pour ces nouveaux groupes dont ce n’est pas le cœur de métier, s’offrir une salle de spectacle c’est un peu comme s’offrir une danseuse. Cela me fait penser à ces gens fortunés qui au début du siècle dernier voulait se faire plaisir. Mais au bout de deux ou trois ans on s’aperçoit qu’une salle de spectacle ne gagne pas d’argent mais que cela en coûte. Quand il faut refaire la plomberie, le chauffage ou la toiture, on déchante vite. Il y a toujours quelque chose à réparer ou à refaire. C’est comme une grande maison.

Vous avez lancez une application La cigale disponible pour les smartphone. Dites nous en plus ?
Cette nouvelle application facilite la vie du public. On peut réserver sa place, choisir son itinéraire pour venir, faire des blind test, s’amuser avec la musique, créer des playlist, gagner des places de spectacles. On essaye de fidéliser le public de proximité, en priorité nos voisins, le public du 18eme arrondissement. Je suis assez fière d’avoir travailler sur cette application nous sommes d’ailleurs la seule salle à avoir une application.

Un voeu pour cette salle ? Des envies pour le futur ?
De voir éclore la nouvelle scène française avec des artistes prometteurs comme Eddy de Pretto, Bagarre. Je suis très heureuse de faire la dernière de « Elles s’aiment » avec Muriel Robin et Michèle Laroque car la première avait été faite ici avec Pierre Palmade. Et puis d’autres belles surprises à venir. On ne lâche rien !

La Cigale
120, Boulevard de Rochechouart – 75018 Paris
www.lacigale.fr

( crédit photo D.R )

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