Propos recueillies par Matteo Ghisalberti et Nicolas Vidal – A force de persuasion et d’échanges avec son équipe, Beppe Grillo nous propose une interview en Lombardie un soir de spectacle, à Casalmaggiore, une charmante bourgade lombarde. Une exclusivité passionnante sur laquelle nous sautons tant ce personnage est décrié, que sa parole est rare et les inimitiés sont réciproques avec celle qui aime nommer « la caste politique et médiatique ».
Ce soir encore, le Teatro Zenith de Casalmaggiore affiche complet. Plus aucune place n’est disponible à la vente. Deux heures avant le représentation, Beppe Grillo arrive en rockstar, entouré de son staff aux petits soins qui ne le lâche pas d’une semelle.
Avec sa gouaille et son épaisse chevelure blanche, il désigne, tranche, parle fort, pose des questions à droite et à gauche, traverse au pas de charge le théâtre et monte directement sur scène où il s’affale dans le lit qui sera la pièce maitresse pour le spectacle du soir.
Beppe Grillo nous accueille avec un large sourire, les yeux pétillants et les bras grands ouverts. Il nous parle de son amour pour Paris et de son français. Il est intarissable. Quelques boutades plus loin, Beppe Grillo, allongé sur le lit, s’adresse à ses invités d’honneur, Dudu et Dada, deux robots disposés de part et d’autre du lit qui feront partie du spectacle.
Beppe Brillo répond sur tous les sujets : la démocratie en Italie, l’Union européenne, l’intelligence artificielle, la place de la culture et de l’éducation dans la société, sa mise en retrait du Mouvement Cinque Stelle, la société du tout numérique ou encore les GAFA. Beppe Grillo est insubmersible et sûr de lui.
Une interview exclusive de l’humoriste le moins bankable d’Italie, et l’égérie populaire adulée par plusieurs millions d’Italiens.
Pensez-vous que l’Union européenne respecte la liberté des peuples, Beppe Grillo?
Cela dépend de ce que nous entendons par la liberté des peuples. La liberté : qu’est-ce que cela signifie? Liberté, fraternité … c’est le sens des mots …