Si vous deviez nous expliquer le titre de ce nouvel album en quelques mots, Fonetiq Flowers ?
Des fleurs phonétiques, c’est un cadeau, c’est le pistil de l’aventure, la sève de l’expérience, le pollen
de l’utopie.
Qu’est-ce qui n’a pas changé en trente ans de carrière chez Lo’JO ?
Le gout de l’invention, l’exploration d’une marginalité, le caractère familial et l’intérêt pour la citoyenneté.
Comment parvient-on pendant de si longues années à mêler l’ensemble de ses influences tout en restant férocement moderne ?
Nous n’avons jamais cherché à être moderne. Je me souviens qu’à nos débuts, nous avions l’obsession de la patine et nous voulions sonner très vieux comme quelque chose d’immémorial. Mais chez nous, l’ancestral est le frère du présent. L’imaginaire n’a pas d’âge, il est la meilleur façon me semble-t-il de toucher l’histoire. Et l’histoire c’est ce matin.
Vous déclariez chez nos confrères de RFI : « J’avais un grand poème et puis je l’ai cassé sur douze radeaux de musique. Et puis, il y a une partie qui s’est accrochée sur l’un, une partie qui s’est accrochée sur une autre chanson ». N’est ce pas quelque part l’ADN de LO’JO ?
La musique et les mots sont deux amis qui cheminent ensemble à la quête d’indicible.
Durant toutes ces années, qu’ont apportés à Lo’Jo ces voyages dans le monde entier ?
Cela a nourri une vision de l’histoire du monde, des migrations, des origines, des transformations, un panorama politique, une sensation sur l’état du cheminement de la vibration humaine dans le temps et dans l’espace.
D’où vous vient cet amour des mots, Denis Péan ?
Nommer, c’est exister. Ecrire, c’est témoigner. Les mots aussi sont un cadeau pour le chant.
Quelle est la part du Jazz dans ce nouvel album ?
Il y a toujours eu le jazz dans Lo’jo, pas par sa forme mais par son esprit. Il fut pour moi une source d’initiation et d’éducations musicales, politiques et spirituelles.
Formellement ici c’est la présence d’Erik Truffaz qui le manifeste le plus « visiblement » . La chanson « J’allais » est un enfant secret du disque Blasé d’Archie Shepp.
Pour finir, pourquoi avoir enregistré vos albums aux quatre coins du monde ? Pour y conserver l’inspiration du moment ?
Tout simplement par ce que nous vivons en voyage une bonne partie du temps.
Les dates de la tournée Printemps/Été 2018
( crédit Photo – Fabien Titou )