Harlan Coben : une production littéraire inégale ?
Par Marc Emile Baronheid – La production d’Harlan Coben est inégale, au point que certains ont cru lever un lièvre en avançant à son propos l’éventualité d’un collectif, façon Gérard de Villiers.
Le dernier opus dissipe les doutes. Le romancier s’y montre au meilleur de sa forme, excellant à balader le lecteur en multipliant les pistes, en laissant planer le doute, à force de semer des petits cailloux pas si blancs que cela, dans la grande tradition du roman à la sauce Oncle Sam.
L’opulente famille Burkett est le mortier dans lequel s’active le pilon d’Harlan Coben. Elle affiche une réussite, des codes et traditions qui sont autant de gènes d’une certaine Amérique. Maya, militaire d’élite ayant servi son pays au Koweit et lestée d’un traumatisme sévère, est la pièce rapportée d’un clan très fermé. Veuve de Joe Burkett, fraîchement assassiné, elle est la plaque tournante d’une intrigue riche en méandres et circonvolutions habiles. Entre paranoïa, jalousies féroces, amis qui vous veulent du bien, inévitables psys et invraisemblances vraisemblables, le lecteur peinera jusqu’au bout à éviter le piège de cette mystification qui donne son prix au récit.
« Double piège », Harlan Coben, Belfond. 21,90 euros
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