Vous inaugurez le festival « A la folie pas du tout » ce 22 juillet. Qu’est ce qui vous a incité à y participer ? Est-ce pour le lieu exceptionnel qu’est le Monastère de Brou ou le pluralisme des invités ? Ou les deux ?
J’aime participer aux festivals, le public, généralement est plutôt relax et l’ambiance est agréable et chaleureuse du fait de la rencontre d’autres artistes également présents.
L’environnement bien entendu est important puisqu’il donne un peu le ton de l’ambiance générale. Il est toujours beaucoup plus excitant de jouer dans ce genre d’endroit que dans une salle multisports !
On vous imagine enthousiaste à l’idée de jouer dans cette atmosphère si particulière au sein d’un cloître. Comment appréhende-t-on un concert dans cet écrin en tant que musicien ?
J’apprécie effectivement, mais le seul petit hic, est que je joue de la batterie, et comme vous le savez, c’est un instrument extrêmement sonore, donc dans un cloître, cela va être difficile pour moi par rapport à la puissance du son. Si j’avais joué du violon, la question ne se serait pas posée….., il va falloir que je teste les limites sonores possibles dans ce lieu pour éviter que la musique du groupe soit trop forte. Cela risque d’être complexe.
Allez-vous reprendre des morceaux de votre dernier album Unstatic enregistré en studio avec notamment Ellen Andrea Wang ?
Non, c’est un tout nouveau projet (nous serons une formation de trois à tendance plutôt Rock/Electro). Cela n’a donc rien à voir avec ma précédente formation, ni avec l’album “Unstatic”.
Ce dernier album a connu un très joli succès. On a lu sur le site d’AntePrima qu’il est une « suite de paysages sonores » ? Qu’en pensez-vous ?
Oui pour cette niche musicale, cela a bien fonctionné ! Un univers de voyages ou une suite de paysages, là encore, chacun s’approprie la musique et se laisse emporter là où il le souhaite.
Plus largement, est-ce votre définition du jazz ?
Je n’ai pas vraiment de définition du “Jazz”, tout simplement car je ne pense pas être un “Jazzman”, mais plutôt un musicien instrumentiste qui propose un univers instrumental, mélodique et rythmique, ensuite l’appellation de ce que je fais est une donnée liée aux journalistes qui ont besoin de nommer les choses ! Pour ma part, je suis incapable de donner un nom précis à ce que je compose et joue, sinon que c’est musical, lisible et j’espère, accessible.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le « Son Katché » ? Comment s’est il affirmé au fil de votre carrière?
Difficile pour moi de parler de mon son. Je pense que les gens qui m’écoutent ou m’ont écouté sont plus à même d’en parler… Disons qu’il est le mélange de mes jeunes années de percussionniste classique et de batteur de Rock, un mélange de syntaxes rythmiques de ces deux univers, avec une écoute très axée sur la mélodie et beaucoup de nuances !
Concernant le Jazz, et au regard de votre carrière riche, comment voyez-vous son avenir ? Il est dit que le Jazz draîne essentiellement un public plus âgé et que le renouvellement de ce même public est difficile. Etes-vous d’accord avec cette vision ?
Le Jazz est une niche, qui a tendance à beaucoup évoluer depuis les dix dernières année et ce, beaucoup en Europe, où les mélanges ne cessent de se créer. Par rapport à l’âge moyen du public, il me semble qu’il baisse radicalement, du au fait que beaucoup de jeunes musiciens jouent du “Jazz” ou une forme de “Jazz”, ce qui interpelle forcement leur génération.
Travaillez-vous actuellement sur un nouveau projet, Manu Katché ?
C’est un projet diffèrent de ce que j’ai fait jusqu’à présent, tourné vers le Rock/Funk/Electro, à trois musiciens, Guitar/Bass/Drums. Pour le moment quelques titres ont été enregistrés en studio mais pas encore terminés, je reprendrais à l’automne et je pense que l’album sera prêt pour le début de l’année 2018.
Dans la lignée du Festival « A la folie Pas du tout » qui met à l’honneur de jeunes artistes, avez-vous justement un(e) jeune artiste à nous recommander ?
Il y a deux jeunes artistes que j’écoute et qui me semblent particulièrement talentueuses. Juliette Katz (qui chante en français), qui propose un univers particulier et original et Krystle Warren, singulière avec une superbe voix.
Manu Katché
UnStatic
Act Music
( crédit photo Etienne de Villars)
A la folie… Pas du tout Festival
Programmation complète
Samedi 22 juillet
Manu Katché trio – Jazz Fusion – Dans le cadre de Monuments en musique
Samedi 29 juillet
Dorsaf Hamdani. Barbara & Fairouz – World musique/Chanson française
Samedi 5 août
Quatuor Varèse – French Connection – Classique
Samedi 12 août
Théo Lawrence and The Hearts – Rock/Blues
Samedi 19 août
Loïs Le Van Quartet – Jazz
Samedi 26 août
Marta Ren & the Groovelvets – Soul/funk
Samedi 2 septembre
Fishback – Électro/pop
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