Par Mélina Hoffmann – Benjamin Isidore Juveneton est le créateur du blog Adieu et à demain. Si ces noms ne vous disent rien, vous êtes pourtant forcément déjà tombés nez à nez avec l’une des créations de ce jeune artiste, que ce soit sur Internet ou dans divers lieux de Paris où elles ont été exposées comme au Carroussel du Louvre ou à la Cité de la mode et du design par exemple.

Benjamin Isidore Juveneton : un regard tendre et sarcastique

Dans ce livre qui se picore plus qu’il ne se lit, il revisite des expressions de la langue française pour dépeindre avec humour et poésie le monde qui nous entoure ainsi que notre rapport à l’amour, au temps, à la mort, ou encore à la société. Avec un regard parfois tendre, parfois un peu sarcastique, il se moque des mots et de leur premier degré à travers des formules souvent brèves et percutantes, parfois tout en subtilité comme « Vieillesse, Beauté antérieure » ou « « Tu es le soleil de mes nuits. Inutile et gênant. »

La structure très épurée du livre permet une mise en valeur efficace de ces mots, que des illustrations et des dessins en noir et blancs, également créés par l’auteur, viennent – comme des arrêts sur image – enrober d’une note de poésie supplémentaire en leur offrant un contexte inattendu.

Pourtant, mieux vaut ne pas se fier au titre, car cet ouvrage n’a rien de franchement optimiste. Au contraire, l’univers de l’artiste est très sombre et fataliste, même si cela est parfois tourné à la dérision comme pour nous aider à y puiser un peu de légèreté quand même. Dommage, car sa créativité mêlée à son habileté à manipuler les mots pourraient permettre de créer des éclats de lumière sur ce que la vie a de plus sombre – à priori.
On se souviendra de quelques très bons jeux de mots, mais finalement pas tant qu’on l’aurait imaginé, et on peut finalement se demander si le format « livre » se prête vraiment bien à ce genre d’art, ou s’il n’en altère pas plutôt l’effet initial.

Dictionnaire optimiste
Benjamin Isidore Juveneton
Editions Chêne

Lire aussi dans nos chroniques littéraires :

Jacques Henric : un amour de la boxe

La révolution hallucinée : prenez votre dose de Beat Generation

Le Front populaire : un moment de forte mobilisation

Michel Onfray defraie la chronique au nom de l’atheisme social