Le Lucernaire dirigé par Benoit Lavigne

Théâtre : Benoit Lavigne redynamise le Lucernaire avec éclectisme

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Par Florence Yérémian – Le Lucernaire est un lieu à part dans le monde du théâtre. Niché dans un beau bâtiment haussmannien, il abrite trois salles de spectacle, une galerie d’exposition mais aussi un restaurant et des cinémas d’Art et d’Essai. Depuis 2015, il est dirigé par le metteur en scène Benoit Lavigne qui s’attelle avec enthousiasme à redynamiser ce microcosme culturel. Rencontre avec un Directeur avide de création et de talent.

propos recueillis par

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De quand date votre premier contact avec Le Lucernaire ?
C’est une longue histoire d’amitié qui remonte à près de vingt ans ! Depuis 1997, j’y ai monté plusieurs spectacles dont une nouvelle de Tchekhov (La Salle N°6), une farce de Molière (La Jalousie du barbouillé) et une comédie de Labiche (Doit-on le Dire). L’année dernière le Lucernaire a également accueilli ma dernière création : le Maxi Monster Music Show, un spectacle d’un nouveau genre à mi-chemin entre le Musical et le cabaret forain.

En 2016, vous avez été nommé Directeur du Théâtre de l’Oeuvre, cette double casquette est-elle difficile à porter ?
Entre l’Oeuvre et le Lucernaire, il y a effectivement une double programmation à assurer mais je suis entouré de super équipes et de gens amoureux du théâtre. Pour cette nouvelle saison, je vais momentanément mettre mon travail de metteur en scène entre parenthèses mais j’y reviendrai bientôt car ma tête déborde de projets…

Après vingt mois à la Direction du Lucernaire, lui avez-vous redonné un nouveau souffle ?
Tout à fait ! La fréquentation des trois salles de théâtre a augmenté de 40% ! A présent, ce sont non seulement les gens du quartier qui viennent voir les pièces du Lucernaire mais le tout-Paris et la banlieue. Il faut dire que nous avons diversifié les programmes et que nous proposons de six à huit spectacles par jour ! Une telle démarche est unique dans la Capitale ! Entre les comédies, les textes classiques, les musicals, les contes pour enfants et les one-man shows, l’on peut dire qu’au Lucernaire il y en a vraiment pour tous les gouts de 13h à minuit !

Comment faites-vous votre sélection parmi le foisonnement artistique qui vous entoure ? 
Le Lucernaire a pour but de promouvoir la création contemporaine autant que la redécouverte des classiques. Nous sommes donc ouverts à toutes sortes de pièces : populaires, poétiques, engagées, débridées… Pour ce faire nous accueillons bien sûr des artistes et des auteurs célèbres tels que Bruno Kremer ou Jean-Jacques Beineix, mais nous misons aussi sur de jeunes compagnies pleines de talent à l’exemple des Muettes Bavardes qui ont crée Loulou ou du Collectif Voix des Plumes mené par Ronan Rivière.

Est-ce dans la même optique que vous avez ouvert une Ecole d’Art dramatique ?
Bien sûr ! C’est Philippe Person (l’ancien Directeur du Lucernaire) qui s’occupe de cette école d’acteurs depuis l’an dernier. Elle regroupe déjà une trentaine d’élèves et s’organise en ateliers avec un réel travail sur le verbe et l’improvisation. Une nouvelle pièce devrait d’ailleurs voir le jour d’ici l’été prochain !

En 2017 vous allez décerner le Prix Laurent Terzieff, en quoi consiste t’il ?
Ce prix sera remis au printemps. Il va récompenser la création d’un texte théâtral contemporain C’est une façon supplémentaire de révéler des écritures tout en rendant hommage à Terzieff qui a beaucoup joué au Lucernaire. Nous avons déjà sélectionné une vingtaine de textes très intéressants parmi plus de cent projets.

Comment se porte le théâtre au XXIe siècle ? Est-il en fin de course ou rivalise t’il avec les super productions cinématographiques, les jeux en ligne et les réseaux sociaux ?
Il se porte bien car les gens ont un véritable besoin de partager et de ressentir des émotions en direct. Le théâtre est un art vivant à l’inverse de tous ces moyens de distraction qui ne permettent pas un tel échange. Au théâtre, il y a une osmose, une fusion entre les acteurs et le public que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Une fois qu’on y a goûté, l’on y revient sans cesse. Voilà pourquoi il faut éduquer les enfants et les jeunes générations à voir des pièces classiques ou contemporaines. C’est un monde indispensable à leur développement et leur imaginaire.

Et si vous alliez passer l’hiver au Lucernaire ? Entre le Théâtre rouge, le Théâtre noir et la petite salle du Paradis, il ne vous reste plus qu’à choisir votre pièce :

Le jeu de l’amour et du hasard
de Marivaux
Mise en scène de Salomé Villiers
Jusqu’au 31 décembre 2016

Ben, éco-responsable
Mis en scène par Ben et Thibault Segouin
Jusqu’au 31 décembre 2016

Pyrénées ou le voyage de l’été 1843
De Victor Hugo
Mise en scène de Sylvie Blotnikas
Du 30 novembre au 8 janvier 2017

Figaro: J’aurais mieux fait de rester coiffeur
Mise en scène de Thomas Condemine
Du 30 novembre au 14 janvier 2017

Une maison de poupée
de Henrik Ibsen
Mise en scène de Philippe Person
Du 7 décembre au 21 janvier 2017

La cruche
De Georges Courteline
Mise en scène d’Henri de Vasselot
Du 14 décembre au 22 janvier 2017

Et pour le jeune public:

Le Petit Prince
Mise en scène de Virgil Tanase
Jusqu’au 29 janvier 2017

Les Trois Brigands
Mise en scène de Marion Monier et Giada Melley
Jusqu’au 5 mars 2017

Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame -des-Champs
75006 Paris
Réservations: 0145445734
www.lucernaire.fr

(Crédit photo © Eddy Briere)

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