René Fallet : l’altesse sérénissime du Grand Braquet

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Par Marc Emile Baronheid – L’histoire se passe à Ablon-sur-Seine, avatar possible de Jaligny-sur-Besbre, principauté du Grand Braquet, dont Fallet fut l’altesse sérénissime.

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D’ailleurs, le Beau Rivage – pension de famille qui est l’épicentre du roman – compte en ses rangs un sieur Pédalo, chancelier de la jactance « Il commence à nous peler le jonc, 6.4.2, avec sa putain de pêche. Il a que ça à la gueule. Avec lui, pas mèche de parler d’autre chose. C’est comme moi, tiens, si je parlais que de vélo. C’est un obsédé du bambou, 6.4.2. Il ferait mieux de se payer un clou. Pas un spécial course, il aurait l’air là-dessus d’un crapaud sur une boîte d’allumettes, mais une bonne machine d’entraînement. Il se taperait quelques bornes tous les jours, ça lui ferait passer la brioche qu’il se ramasse, le cul toute l’année sur son panier-siège ». Les autres pensionnaires sont à l’avenant : pittoresques, maniaques, affublés de sobriquets goguenards, prototypes de la France qui n’en pense pas moins. On y trouve même un flic qui a sous le képi de quoi faire pâlir d’envie un douze cors. Il y a aussi l’Antoine, maître de lieux désolés par la désertion de sa guinguette et qu’un malencontreux coup de sang envoie en prison. Et là tout change. Un loup en profite pour se glisser dans la bergerie …

« Au Beau Rivage », René Fallet, Denoël, 13 euros

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