Eddie the Eagle : une réjouissante épopée sportive

par
Partagez l'article !

Par Florence Yérémianæ – Eddie Edwards est un enfant aussi adorable qu’obstiné. Malgré sa maladresse et ses faibles aptitudes sportives, il a fermement décidé qu’il participerait un jour aux Jeux Olympiques. Essayant toutes sortes de disciplines durant son adolescence, il finit par choisir le saut à ski et réussit à être le premier athlète britannique à se faire qualifier aux J.O de Calgary.

Partagez l'article !

Entouré d’arrogants Scandinaves pratiquant le ski depuis leur naissance, Eddie les prend exemple et ne baisse pas les bras. Grace à sa détermination et à sa générosité, il parvient même à se trouver un coach alcoolique et devient l’un des sportifs les plus populaires des Olympiades de 1988…

Réalisé par le britannique Dexter Fletcher, ce réjouissant long-métrage est une très belle leçon de persévérance. Eddie est, en effet, l’archétype de l’anti-héros: étourdi, hypermétrope et cupide au possible, il n’a rien d’un grand champion, pas même l’allure. Il possède cependant une telle foi en ce qu’il fait, qu’il arrive pas à pas à ses fins.
Afin d’interpréter ce skieur imparfait, le réalisateur a judicieusement choisi Taron Egerton, le jeune agent secret de Kingsman. Caché derrière un sourire béat et de ridicules binocles, l’intrépide acteur est devenu méconnaissable ! Transformé en un « vilain petit canard » complètement cabossé, il parvient à insuffler à son singulier personnage autant de coeur que d’inconscience: qu’il s’agisse de sa gestuelle, de ses tocs ou de ses effarantes répliques, Taron Egerton compose avec subtilité un Eddie Edwards des plus attendrissants.
Tandis qu’autour de lui, tous les athlètes parlent de puissance ou de maitrise technique, ce drôle d’oiseau ne cesse d’évoquer sa foi et son rêve d’enfant! Véritable Icare de la glisse, il n’a étrangement pas peur de se bruler les ailes, ne serait-ce que pour faire taire les mauvaises langues et gagner enfin son heure de gloire. C’est certainement cette thématique de la persévérance traitée avec l’ironie d’outre-Manche qui a incité les producteurs de Kingsman à miser sur ce film. Eddie the Eagle est en effet une oeuvre pleine d’humour tendre et d’autodérision qui offre à son public un sourire permanent.
Parallèlement à la figure d’Eddie qui ne cesse de gaffer, les autres personnages sont aussi abordés sur le mode de la caricature: il en va ainsi de ses parents, de sa logeuse un brin cougar ou de son entraineur Bronson Peary. Interprété par le sexy Hugh Jackman (le Wolverine de X-Men), cet ivrogne de coach passe la moitié du film à siroter son whisky en donnant des pseudo-conseils à Eddie.

Pas de combats donc, ni d’effets spéciaux dans cette sympathique production : juste un grand bol d’humanité, de très belles scènes de glisse et une tête brulée qui ne s’avoue jamais vaincue. Voilà de quoi inciter vos enfants à croire dur comme fer en leurs rêves et leurs ambitions !

Eddie the Eagle? Le feel-good movie le plus inattendu de l’année. Champion !

Eddie the Eagle
De Dexter Fletcher
Avec Taron Egerton, Hugh Jackman, Christopher Walken, Mark Benton, Keith Allen, Jo Hartley, Tim McInnerny
1h45
Sortie nationale: le 4 mai 2016

Lire aussi dans Ciné :

Sunset Song : une élégie bien monotone

Dalton Trumbo: un film parfait

The Finest Hours : un film qui maintient parfaitement le cap

Je veux être actrice : une fantaisie familiale sans intérêt

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à