Paul Verlaine : retour en Belgique
Par Marc Emile Baronheid – Bruxelles, juillet 1873. L’agent de police Michel amène au commissariat « le sieur Verlaine paul, homme de lettres, né à Metz le 30 mars 1844, en logement rue des Brasseurs 1, depuis 4 jours venant de Londres, qu’il a arrêté rue du midi sur la réquisition du sieur Rimbaud arthur, homme de lettres/…/ lequel déclare qu’il a été blessé au bras gauche d’un coup de revolver que lui a tiré vers deux heures, son ami Verlaine dans la chambre qu’ils occupent … ».
Condamné à deux ans d’emprisonnement, Verlaine purgera sa peine à la prison de Mons.
En 1893, il est de retour en Belgique pour une série de conférences. Il a quarante-neuf ans mais en paraît vingt de plus. Il passe alors d’hôpitaux en garnis provisoires, s’abîme dans l’alcool et l’absinthe. Se traînant en clochard ténébreux, il est tiraillé entre les deux harpies qui partagent ses dernières années. Pourtant beaucoup voient dans ce vieux faune taciturne le plus grand écrivain français depuis la mort de Victor Hugo. Toute la Belgique littéraire et artistique se presse pour l’écouter.
Accompagnant des anecdotes historiques, plus de deux cents documents, dont nombre de fac-similés, illustrent ce parcours belge où apparaissent Félicien Rops, Oscar Wilde, Victor Hugo, Stéphane Mallarmé et, dans l’ombre, Rimbaud, le « Satan adolescent »
« Verlaine en Belgique. Cellule 252. Turbulences poétiques », Bernard Bousmanne, éd. Mardaga, 45 euros
Ce volume fait office de catalogue de l’exposition éponyme, qui se tient jusqu’au 24 janvier 2016 au BAM (Musée des Beaux-Arts de Mons, Belgique – www.bam.mons.be).
Lire aussi :
Chabanais : l’histoire d’une maison close célèbre
Jean Jaurès : « Et celui qui dit la vérité….il sera assassiné »
Pol Quadens : une monographie sous le signe de la vitesse et de l’asymétrie
Japon : le coup de projecteur magistral de Stéphane Korb