Vous êtes présenté comme l’un des meilleurs batteurs de votre génération. Que cela vous inspire-t-il, Ziv Ravitz ?
Tout d’abord merci pour le compliment! L’inspiration pour moi vient de la vie. Tout peut m’inspirer, de la vue de ma fenêtre jusqu’à une personne que je rencontre. Nous sommes la musique que nous jouons. Une fois que vous vous connectez à cette vérité, vous comprenez que tout ce que vous ressentez se propage dans votre jeu, d’une manière ou d’une autre.
Vous avez commencé la musique très jeune en Israël. Qu’est ce qui vous a amené vers la batterie en particulier ?
Je suis né dans une famille de musiciens et j’ai été immergé dans la musique dès mon plus jeune âge. La batterie est venu très naturellement pour moi. Je ne me souviens pas pourquoi comment j’ai découvert cet instrument et je n’ai jamais entendu mes parents me raconter une histoire à ce sujet. Je sais juste que je voulais jouer de la batterie à partir de l’ âge de un an. J’ai l’image de moi assis sur le sol avec des pots et des casseroles autour et une paire de bâtons avec un sourire béat.
« J’ai eu image de moi, enfant, assis sur le sol avec des pots et des casseroles autour
et une paire de bâtons avec un sourire béat. »
Quand avez -vous commencé votre carrière de manière professionnelle ? À quelle occasion ?
J’ai commencé ma carrière professionnelle assez tard. J’ai pris mon premier cours de batterie lorsque je suis arrivé à l’université. J’ai commencé à jouer professionnellement quand j’étais à Berklee avec quelques groupes avec lesquels je suis parti en tournée.
En 2000, vous êtes arrivé a New York où vous avez enchainé les collaborations de prestige. Comment s’est passée votre intégration dans le milieu du Jazz new yorkais ?
En 2000 je suis arrivé à Berklee pour étudier, j’y suis resté 5 ans. Puis Je suis allé à New York en 2005. J’ai collaboré avec de nombreux musiciens à Berklee et certaines de ces relations ont continué à New York. Mon intégration à la scène Jazz à New York et Boston était assez incroyable. J’ai rencontré des musiciens incroyables et j’ai été chanceux de jouer dans nombreuses formations qui m’ont poussées à me dépasser. New York est une plaque tournante pour les musiciens. Tout ce dont vous pouvez rêver se trouve là bas. Il faut juste être patient et suivre sa propre voie puis ensuite l’intégration est inévitable.
Je vous ai connu dans le Shai Maestro Trio. Pouvez-vous nous parler de ce trio si singulier et de cette amitié forte qui vous lie à Shai Maestro et à Jorge Roeder ?
Le Shai Maestro Trio est une famille. Jorge et Shai font partie de mes meilleurs amis. L’évolution de cette amitié était inévitable. J’ai rencontré Jorge à Boston où nous avons beaucoup joué ensemble dans de nombreuses constellations. Shai, je l’ai rencontré à Boston aussi quand il est venu à Berklee pour un programme d’été. Lorsque Shai a déménagé à New York, nous avons commencé à jouer un peu, j’ai décidé d’organiser une session pour le plaisir avec Jorge et dès les premières notes que nous avons partagé, nous savions que cela était quelque chose que nous devions maintenir et chérir. Maintenant, après 5 ans de tournées intensives et de nombreuses heures passées ensemble, nous sommes plus proches que jamais.
Parlons un peu de votre actualité et de ce duo avec Yaron Herman avec ce merveilleux album «Everyday». Quand avez-vous commencé à travailler sur ce projet ?
Merci pour le compliment. J’adore cet album. Il est arrivé d’une façon vraiment spéciale. Yaron voulait faire un album solo et il voulait que je produise l’album. On a travaillé la musique et nous sommes allés en studio pour faire quelques essais. Je devais jouer seulement sur quelques morceaux. J’ai finalement joué sur pratiquement tout l’album et nous l’avons bouclé en 2 jours d’enregistrement. J’ai ensuite fait la production électronique. Nous avons commencé à travailler sur ce projet l’année dernière au printemps.
Qu’apporte à un musicien la forme de duo par rapport à celle du trio (on pense bien entendu au Shai Maestro trio notamment). Est ce plus de responsabilité, de liberté et ou d’exigence ?
Le duo nous a forcé à briser les frontières de nos propres instruments. On s’est croisés entres nos rôles respectifs qui fournissaient la mélodie ou l’harmonie ou le rythme. Cela a exigé beaucoup de responsabilité pour faire face à toutes les situations. La plus grande différence est que l’un est plus exposé dans ce contexte et l’impact de l’individu dans la musique est plus grande.
Pourriez-vous nous parler du rôle et de l’importance du batteur dans une formation Jazz ? Celle-ci a-t-elle évolué depuis vos débuts?
Le rôle d’un batteur dans n’importe quel contexte musical est le rôle que le batteur se fixe lui-même. Le fait qu’un batteur joue les temps n’en fait pas de lui le garant. Tous les musiciens du groupe doivent garder le tempo quelque soit le batteur. Le batteur , quant à lui, devrait apprendre la musique comme tout autre musicien du groupe. Apprendre les changements et la mélodie et comment improviser sur elle. Ma position en tant que batteur est de tenir le mouvement de chaque côté, tout en conservant la même essence.
Comment vous définiriez-vous en tant que batteur ?
Je ne suis pas un batteur. Je suis un musicien qui joue de la batterie. Cela oblige à beaucoup de responsabilités dans la musique. Ma responsabilité et mes obligations ne sont pas seulement le rythme mais aussi la structure de la chanson, la mélodie et l’harmonie. Tout ce qui fait la musique. Car on est toutes les musiques. Ce que nous jouons et comment sommes nous.
Quel est l’album que vous écoutez en ce moment , Ziv Ravitz ?
Kendrick Lamar – To pimp a butterfly
Est-ce que celui que vous placez au dessus des autres ? Quel est votre album de prédilection en somme ?
Non. C’est l’album que j’écoute aujourd’hui. J’essaie d’écouter beaucoup de musique et peu importe comment cela sonne avec moi où le moment, c’est ce que j’écoute en ce moment.
Pour finir, où avez-vous puisé vos influences? Si vous deviez citer un batteur, lequel serait-ce ?
C’est juste impossible. Nous sommes le résultats de toute la musique que l’on a écoutée. C’est la même chose si vous mangez de la soupe et que je vous demande quel est votre épice préféré. Tout dans la vie fait partie du contexte. J’ai écouté Brian Blade à des moments différents de ma vie et j’ai ressenti à des choses totalement différents. Alors je revenir à votre première question … et je vais vous formuler la même réponse … L’inspiration pour moi vient de la vie. De tout ce que j’ai entendu et de ce que j’ai vécu.
Le site officiel de Ziv Ravitz
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