Théa Rojzman : « C’est l’intérieur de qui, ça? »

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Yann grandit auprès d’une mère fragile, alcoolique et obsédée par la mort qui ne cesse de répéter qu’un jour, ils mourront tous. Son père, effacé, subit les choses sans un mot. Aussi l’enfant se réfugie dans un monde imaginaire dans lequel il s’est trouvé des compagnons avec lesquels jouer et s’évader de son quotidien si triste.

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Ses amis imaginaires, il les abandonne ensuite à l’adolescence, parce qu’ils l’embarrassent pour séduire les filles. Et puis ses parents meurent..dans un accident de voiture. A l’âge adulte, Yann se sent terriblement seul et décide de mettre fin à ses jours en se noyant…C’est sans compter sur ses compagnons de l’enfance qui lui réservent avant le trépas une plongée étrange dans ses souvenirs et favorisent des rencontres aussi troublantes qu’indispensables pour que Yann réalise les traumatismes de sa mère, les siens et que peut-être la mort n’est pas la seule issue possible…
Théa Rojzman signe un album d’une grande poésie qui fait un portrait dérangeant des traumatismes qui peuvent être liés à l’enfance. Mêlant délires oniriques et scènes réalistes, le « suicide » de Yann, page après page, devient l’occasion d’une introspection mais aussi, symboliquement, le passage difficile dans le monde adulte où soudain l’on doit accepter de s’affronter aux maux jusqu’alors indicibles. Une bande-dessinée poignante qui séduira les amateurs de poésie, de récit psychologique et de graphisme simple travaillé à la peinture.

Mourir (ça n’existe pas) de Théa Rojzman, éditions La Boîte à Bulles, 96 pages, cartonné, sortie en libraire le 5 mai 2015.

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