Bel Canto? L’héritage de Pavarotti poursuit sa lignée

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Par Florence Gopikian Yérémian – bscnews.fr/ A la mort de Pavarotti, en septembre 2007, sa femme Nicoletta Mantovani a créé une fondation destinée à faire perdurer la mémoire et l’oeuvre philanthropique du Maestro. Luciano Pavarotti était en effet très attaché à la transmission de son art et il donnait gratuitement des auditions et des leçons aux élèves les plus prometteurs. Prolongeant cet esprit didactique, la Fondation Pavarotti tente aujourd’hui de lancer de nouveaux talents lyriques en leur permettant de se produire en concert aux quatre coins du monde. Une douzaine de ténors, sopranos et barytons ont ainsi été sélectionnés pour une escale parisienne au sein du Théâtre des Variétés. Durant deux semaines, ces jeunes chanteurs s’approprient donc avec enthousiasme et professionnalisme la petite scène de cette salle historique afin de faire revivre les airs les plus célèbres du Bel Canto.

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Puisant tour à tour dans le répertoire de Haendel, Rossini ou Verdi, ils entrainent allègrement les spectateurs aux côtés du Barbier de Séville, de Rigoletto ou du perfide Don Giovanni. Dans un mélange de virtuosité et de technique indubitable, ils passent de la vivacité d’un opéra bouffe à la dramaturgie de Madame Butterfly et poursuivent après l’entracte avec une farandole de chansons napolitaines dans la lignée d’O Sole Mio. Afin de satisfaire tous les publics, ces solistes de très haut niveau n’hésitent pas à taquiner également des oeuvres plus contemporaines comme l’abracadabrante Bohemian Rhapsody de Queen ou l’une des ballades romantiques de la comédie musicale Notre-Dame de Paris. Beaucoup d’émotion ressort de ce discours musical qui se termine par une adaptation de La vie en Rose reprise en choeur par l’ensemble des chanteurs symboliquement coiffés d’un chapeau blanc « à la Pavarotti ».
Face à cette très belle succession de prouesses vocales, on se demande pourquoi le metteur en scène a souhaité agrémenter ce grand récital de pseudo-danses contemporaines. Quel intérêt y a-t-il donc à scander les admirables performances de ces solistes par des chorégraphies aussi banales? L’idéal eut été de laisser ces chanteurs dans un décor totalement épuré afin de pouvoir savourer pleinement les nuances et la tessiture de chacun. Le vrai talent n’a pas besoin de fioritures, il se suffit à lui même. Pour vous en convaincre allez donc écouter ces héritiers belcantistes: notre préférence balance entre l’élégante puissance du ténor Stephano Tanzillo et le timbre envoûtant de Matteo Desole. A vous de les trouver … en tendant l’oreille !

Bel Canto? Deux heures de « Beau Chant » d’où l’on ressort guilleret et la tête bourdonnante d’airs d’opéra.

Bel Canto: The Luciano Pavarotti Heritage

Avec Sarah Baratta, Sara Cappellini Maggiore, Alessandra Della Croce, Elisa Maffi, Ellen Teufel (soprano) – Lucia Branda, Antonella Carpenito (mezzo soprano) – Matteo Desole, Riccardo Gatto, Michele Silvestri, Stefano Tanzillo (Tenors) – Daniele Antonangeli, Andrea Zaupa (Barytons)

Théâtre des Variétés
7, boulevard Montmartre – Paris 2e
Métro: Grands Boulevards ou Richelieu-Drouot

Jusqu’au 17 mai 2015
Le dimanche à 15h30 – Du mardi au samedi à 20h30
Durée du spectacle : 120 minutes
Réservations: 0142330992

www.theatredesvarietes.fr

www.belcantolive.com

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