Days of nothing : le portrait pertinent d’un artiste en résidence scolaire signé Fabrice Melquiot et Matthieu Roy

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Une salle de classe tout en vitres. Derrière, un couloir, lui aussi vitré, le long duquel on aperçoit la cour d’un collège et les allées et venues des élèves. Un homme s’est assoupi sur son ordinateur portable. Il est réveillé par un élève aussi insaisissable qu’inquiétant, d’une nervosité palpable et d’un mal-être criant. Il campe le mauvais élève, celui qui a  » la médaille du radiateur » et qui semble décidé à tourmenter cet « auteur », étranger du collège, qui prétend travailler quand il « pionce » et que  » les rêves sont une source d’écriture essentielle ». Provocateur et véhément, l’élève se moque de ce « Victor Hugo » de pacotille, cette  » Cosette des bouquins », ce Rémi Brossard qui est décontenancé par la violence verbale de lui, Maximilien à la mèche rebelle. Les jours passent et, de confrontation en confrontation, des confidences à demi-formulées sont délivrées et l’écrivain s’attache à ce collégien pas comme les autres…Days of Nothing ou l’autopsie d’un amour vache…qui finira mal – on s’en doutait- et fera rencontrer à Rémi une nouvelle interlocutrice étonnante, Alix, aussi attachante que Maximilien.

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Le texte de Fabrice Melquiot est d’une justesse épatante. Il décrit avec autant de réalisme que de poésie la complexité de l’adolescence et dresse un portrait saisissant du système éducatif et de ses acteurs sans négliger d’égratigner l’artiste en résidence, pétri à l’égoïsme et inadapté à ce monde hostile qu’est le collège. Days of Nothing offre aussi des pistes de réflexion passionnantes sur la question de l’écriture (  » Je hais les ateliers d’écriture », râle Rémi,  » farfouiller dans les autres ») , sur le rôle et les enjeux de l’immersion d’un artiste au sein d’une structure scolaire, sur les rapports humains ( tout au long de la pièce,les rapports de force ne cessent de s’inverser) mais aussi sur les représentations que chacune des parties se fait de l’autre. Ainsi Maximilien, qui ne mâche pas ses mots avec Rémi, est outré lorsque l’auteur use d’insultes à son égard ; que l’auteur prenne ses  » mots de collégien », SES mots, est inacceptable :  » Vous êtes écrivain. …

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