Cabadzi : la pépite inclassable de la jeune scène française

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Cabadzi a la puissance des textes et la virtuosité des instruments que le groupe met au service de son talent. Une atmosphère hybride entre des textes équilibrés, un rythme envoûtant sur chacun des 10 morceaux de ce nouvel album «Des angles et des épines » de Cabadzi et des clips coup de poing. Une vraie belle découverte inclassable de la scène française que nous avons mis au défi de nous dévoiler quelques unes de ses intimités musicales. À découvrir, à regarder et à écouter de toute urgence !

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La première question que j’ai envie de vous poser : dans quel courant musical vous sentez-vous le mieux tant ce dernier album est un mélange de plusieurs styles ?
Et bien, dans le Hip Hop, c’est ce courant qui sous-tend tout l’album. Même si c’est encore un courant musical assez récent, on s’aperçoit qu’il est partout, qu’il « syncrétise » toutes les musiques depuis quelques années, puisque plus qu’un courant, c’est surtout un art du rythme, une architecture du groove, sur laquelle tous les autres styles peuvent justement se poser.

Olivier, est-il le seul créateur des textes ?
Olivier Garnier : Oui, moi j’écris les textes. Victo et Jo construisent la base musicale. Et ensemble, on « fabrique » le morceau final.



Pouvez-vous nous éclairer sur le nom de votre groupe ?
Ce nom vient de la compagnie de Nouveau Cirque que je dirigeais il y a quelques années. J’ai voulu le conserver, comme un hommage en quelque sorte.

Vous dites que ce nouvel album est « la photographie de vos intimités ». Pouvez-vous nous en dire plus ?
Autant musicalement que textuellement, on a écrit cet album en se disant quasiment tous les jours : « ouais, bon, c’est sombre, mais en même temps, ça nous plait, ça nous parle, ça nous touche ». Bref, ces mots-là revenaient tout le temps pendant le processus créatif, qui était très libre, très ludique et jouissif, dans le seul but d’être juste et vrai. On ne se mettait aucune contrainte d’efficacité de morceau. On voulait juste prendre du plaisir. On savait qu’on faisait un truc plutôt sombre et intime, mais on s’est beaucoup amusé. Bref, ça nous ressemble vraiment cette double sensation. On aime l’humour noir …



Vos influences musicales sont très nombreuses. En est-il de même pour vos références littéraires ?
Oui et non. Je suis très fan de tout ce qui touche à la littérature de l’oral, presque sociologique du tout (Louis Ferdinance Céline, Rodrigo Garcia, Jean-Luc Lagarce ou même Edouard Louis très récemment…). J’adore aussi la poésie d’un Michaux ou d’un Ponge. Pessoa m’apporte beaucoup également. Je suis assez passionné par l’écriture journalistique, le reportage sociologique, les œuvres de Georges Heinen. Et deux derniers noms : Alain Damasio et Emmanuel Carrère, qui sont pour moi ce qui se fait de mieux en ce moment, dans des styles pourtant antagonistes… Bref, oui, c’est large en fait…


Dans votre présentation, vous avez une phrase qui a retenu mon attention « Ce n’est pas un disque militant … on ne risque rien ». Pouvez-vous développer cette idée ?
Tout simplement parce que le militantisme, ici en France et par le biais de la musique, nous parait démago. Il suffit de voyager un peu ou de s’intéresser à ce qui se passe ailleurs, pour comprendre qu’on ne prend aucun risque à créer ici en France. Cela ne mérite pas le qualificatif de militant. On préfère parler de musique consciente. Si on sortait ce disque en Russie ou en Chine, oui, là ce serait un acte militant. Bref, c’est dans l’idée de respecter le vocabulaire et le vrai sens des mots.

Votre album est également un bel objet. Y -avait-il une envie particulière sur le design du produit fini ?
Cela nous parait vraiment important, surtout aujourd’hui où la musique ne « vaut » plus rien, de produire des objets beaux. Cela nous fait plaisir de travailler de cette façon, même si économiquement, c’est un peu une aberration et aussi parce qu’on a vraiment l’impression de s’amuser et de faire un « cadeau » à celui qui fait l’effort d’acheter le disque. C’est pour ça qu’on a rédigé 6000 mots manuscrits pour les 6000 exemplaires du disque, qu’on s’associe à des artisans pour produire une cuvée de vin nature, des carnets… Bref on aime tout ce qui touche à la création plastique. C’est pour çela aussi que l’on soigne nos clips, qui sont aussi une façon de créer.



On note aussi une diversité d’instruments très étonnants. Est-ce que cela fait aussi partie de la singularité de Cabadzi ?
Clairement oui. On aime vraiment faire appel à des sons « vrais » et variés, donc au plus d’instruments possibles. On a la chance d’être entouré de joueurs de cordes, de cuivres, donc autant en profiter.



Si vous deviez recommander une seule de vos chansons à nos lecteurs, laquelle serait-elle ?
Pour le côté littéraire « D’en Haut La ville est belle en bas » !

Cabadzi
Des angles et des épines

Olivier Garnier dit Lulu : chants, textes
Jonathan Bauer dit Jo ( Guitares, cuivres, basse)
Victorien Bitaudeau dit Vikto ( BEatbox, claviers et Ukulele)

Le site officiel de Cabadzi



Cabadzi en concert

05/02 > LE TETRIS // LE HAVRE (76)
07/02 > La PASSERELLE // BELLEVILLE SUR MEUSE (55)
12/02 > CANAL 93 // BOBIGNY (93)
13/02 > FESTIVAL LES Z’ECLECTIQUES// CHOLET (49)
14/02 > LA CARENE // BREST (29)
17/02 > LES MARDIS DU GRAND MARAIS // RIORGES (42)
04/03 > ST EUSTACHE // PARIS
06/03 > FESTIVAL FREE SONS DIVERS // LES HERBIERS (85)
12/03 > LE SANS RESERVE // PERIGUEUX (24)
13/03 > LE CLUB // RODEZ (12)
14/03 > LA BASANE // MIRAMONT
18/03 > LE MARCHE GARE // LYON (69)
19/03 > LE BOUT DU MONDE // VEVEY (SUISSE)
20/03 > FESTIVAL LES ENCHANTEURS // ARRAS (62)
27/03 > TALLINN MUSIC WEEK FESTIVAL // TALLINN (ESTONIE)

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