Leticia Moreno : les belles heures de la musique espagnole
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Leticia Moreno a commencé le violon à l’âge de 3 ans comme elle aurait joué à la poupée. Avec enthousiasme et entrain. Aujourd’hui, elle est devenue un violoniste de premier plan et réputée. Pour la sortie de son nouvel album avec Ana-Maria Vera, elle nous plonge dans les plus belles heures de la musique classique espagnole.
Vous avez commencé à jouer du violon à l’âge de 8 ans. D’où vous est venue cette passion précoce ?
J’ai commencé à jouer du violon avant mes 3 ans. C’était un jeu de plus pour moi ! J’ai également suivi des cours de ballet, de peinture, de sculpture, de chant et de piano étant enfant, car j’adorais l’art.
D’où vient cette passion du violon?
Avec le son et la voix de mon violon, avec la musique, je peux exprimer toutes mes émotions, même sur celles où je ne parviens pas à mettre des mots.
Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots la méthode d’apprentissage Suzuki ?
C’est une manière magnifique d’initier les enfants à la musique, c’est naturel et ludique. Cela développe également les capacités d’écoute ainsi qu’une certaine acuité.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre travail avec Maxim Vengerow et Mstislva Rostropovitch ?
Apprendre avec Maxim et Slava fut un énorme challenge. Je me souviens de toutes les connaissances et de l’énergie qu’ils m’ont transmise. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir de si merveilleux artistes à mes côtés pour m’inspirer.
Si vous aviez à définir cet album en 2 mots, que diriez-vous ?
Deux mots, c’est bien trop peu pour définir l’univers musical de cet album. La plupart de mes travaux avec Deutsche Grammophon à mes débuts sont quasiment inconnus et incroyablement beaux. Découvrir de tels trésors musicaux et leur donner une chance d’être joués dans la plupart des grandes salles cette saison a été une expérience inoubliable !
Pouvez-vous nous parler du European Star Program ?
La tournée de l’ECHO Rising Star a été un voyage incroyable ! Nous sommes allés dans 20 des plus grandes salles que sont le Musikverein de Vienne, le Concertgebow d’Amsterdam, la Cité de la Musique, le Barbican Center de Londres… C’était merveilleux d’être en contact avec autant de cultures et de publics différents. C’était également très intéressant d’observer les différentes façons que chaque salle a de présenter un concert.
Au-delà de votre talent cet album n’aurait-il pas une visée éducative dont les objectifs seraient d’explorer les autres horizons musicaux ?
Oui, la création de cet album a été une aventure incroyable. Tout a commencé avec un profond désir d’apprendre à mieux connaitre mon milieu culturel. J’ai réalisé que j’avais dédié toute ma vie à l’étude de l’écriture musicale standard, mais que je ne connaissais quasiment aucune oeuvre espagnole au violon. J’ai également réalisé qu’il n’y avait presque aucune oeuvre espagnole connue écrite pour le violon en dehors des travaux de Pablo Sarasate ou de quelques transcriptions de compositions de Manuel de Falla. J’ai donc commencé à faire quelques recherches. Très vite j’ai trouvé des perles musicales incroyables et inestimables. J’étais surprise que ces oeuvres n’aient jamais eu la place qu’elles méritaient dans le répertoire standard. J’ai immédiatement su que je devais les présenter au monde entier, et je suis convaincue que, bientôt, elles seront très appréciées du public international.
Avec Ana-Maria Vera, ma partenaire sur ce projet, nous avons été les témoins de l’engouement du public à découvrir ces oeuvres, et de leur étonnement, semblable au nôtre, concernant le fait que ces oeuvres soient inconnues.
Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de votre complicité avec Ana-Maria Vera?
Nous nous sommes connues toutes les deux à Londres, lorsque j’y étudiais. Nous avons joué de temps à autre ensemble en concert. Nous sommes de bonnes amies depuis notre première rencontre. C’était très clair pour moi, j’avais envie de m’embarquer dans ce projet avec elle, car c’est une partenaire fantastique !
Où pourrons-nous vous voir sur scène dans les semaines à venir ?
L’Écho Rising Star Tour vient juste de prendre fin. Je vais maintenant à Moscou pour jouer le Concerto de Shostakovich sous la baguette de Yuri Temirkanov et de l’orchestre Philarmonique de Saint-Pétersbourg avec lequel je vais bientôt être en tournée en Italie et au Royaume-Uni avec les concertos de Mendelssohn et de Tchaikovsky. Prochainement le concert d’ouverture avec le HR-Symphonie Orchestre Frankfurt, l’Orchestre Philarmonique de Monte-Carlo, le National Orchestra de Washington avec Christoph Eschenbach, R.FrÜbeck de Burgos et Andres Orozco Estrada.Cette saison a été très intense et je me réjouis de tous ces partenariats avec ces fabuleux musiciens.
Spanish Landscapes
Leticia Moreno – Ana-Maria Vera
Deutsche Grammophon*
Le site officiel de Leticia Moreno
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